Après avoir quitté la table du dialogue, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a organisé une conférence de presse ce vendredi après-midi à son siège à Conakry.
Malgré les menaces de manifestation, le FNDC veut accorder un peut de temps à la junte militaire au pouvoir. Après avoir déploré la tenue du récent cadre de dialogue, le FNDC a sollicité le soutien de la communauté internationale notamment, la CEDEAO pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Voici la déclaration du FNDC
COMMUNIQUE N 208
Le 22 juin 2022, le FNDC a observé une trêve d’une semaine pour donner la chance aux
sollicitations de dialogue faites par les sages, religieux, le premier ministre et plusieurs
actions des personnes bonnes offices.
Apres cette trêve, la coordination du FNDC constate avec regret et désolation qu’aucune
avancée significative n’est perceptible pour créer les conditions idoines pour recadrer la
transition qui tangue en vue d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Le FNDC dénonce la parodie de rencontre tenue en début de semaine à l’hôtel
kaloum qui n’a servi que de l’élément de communication pour le CNRD et son
gouvernement.
Au regard des informations à sa disposition, le FNDC, informe l’opinion nationale et
internationale de la prise en otage de la transition par des individus et groupes mafieux
aux intérêts occultes et inavoués qui font tout pour créer le chaos.
Cependant, il nous semble nécessaire et urgent, dans une perspective de prévention et
de gestion des conflits internes imminents, de partager avec la communauté nationale et
internationale nos préoccupations pour la préservation de la paix en Guinée et dans la
sous–région.
Ces préoccupations font non seulement écho à la conduite solitaire et autoritaire
de la transition par le CNRD et le gouvernement mais aussi aux atteintes graves
portées aux droits et libertés fondamentaux.
Le FNDC dénonce l’absence notoire de volonté politique du CNRD de diligenter le
retour à l’ordre constitutionnel et les manœuvres dilatoires auxquelles recourt la junte à
cette fin se traduisent essentiellement par :
1– Le refus de mettre en place un cadre crédible de dialogue permettant de
déterminer de manière consensuelle les termes de la Transition ;
2– La fixation unilatérale de la durée de la transition à 36 mois en violation de
la Charte de la transition, laquelle Charte a été imposée unilatéralement par
le CNRD ;
3– Le maintien de l’interdiction de toutes manifestations dans les rues et sur les
places publiques jusqu’aux élections malgré l’appel à lever cette interdiction
lancé le 30 mai dernier par le Bureau des droits de l’homme des Nations
Unies ;
4– L’exclusion des forces vives de la Nation de la gestion de la transition ;
FRONT NATIONAL POUR LA DEFENSE DE LA CONSTITUTION
5– La défiance de la junte vis–à–vis de la CEDEAO ;
6– Les tentatives de musèlement des acteurs politiques et de la société civile via
l’instrumentalisation de la justice.
La Coordination Nationale du FNDC prend à cet effet toute sa responsabilité
citoyenne pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable qui se
heurtera à la volonté de plus en plus affichée du CNRD d’exclure les forces vives de la
Nation de la gestion de la transition et de se maintenir au pouvoir aussi longtemps que
possible, ce au mépris de la légitimité démocratique.
A cet effet, il faut craindre que les troubles qui vont en découler n’embrasent la Guinée
au terme de onze ans de gouvernance d’Alpha Condé marquée par une répression
sanglante des populations guinéennes, un refus de l’alternance démocratique et une
négation totale de l’État de droit dont le CNRD sera le seul responsable.
C’est pourquoi le FNDC sollicite la bienveillance des Instances compétentes de la
CEDEAO qui se réunissent ce 3 juillet 2022 pour demander au CNRD, au nom de la
paix et la stabilité de la Guinée et de la Sous–région, ce qui suit :
1– L’ouverture d’un cadre de dialogue entre le CNRD, les acteurs politiques et
la société civile, conformément à l‘article 77 de la Charte de la transition,
avec la facilitation de la CEDEAO ;
2– La fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition au lieu des
36 mois imposés par le CNRD de manière unilatérale ;
3– La publication de la liste nominative des membres du CNRD et la
déclaration des biens des autorités de la transition;
4– Le respect des droits et libertés fondamentaux, notamment le droit de
manifester conformément aux engagements nationaux, régionaux et
internationaux de la Guinée;
5– L’ouverture du procès des crimes de sang.
Compte tenu de la crise profonde de confiance qui existe entre la classe politique, la
société civile et les autorités de la transition, il nous apparait fondamental que la
CEDEAO intervienne pour présider le dialogue et favoriser ainsi le retour à l’ordre
constitutionnel en Guinée à travers l’organisation d’élections inclusives, libres et
transparentes.
Conakry, le 01 Juillet 2022
Ensembles Unis et Solidaire, Nous Vaincrons