Les secouristes ont accéléré les recherches dimanche au Maroc pour tenter de retrouver des survivants coincés sous les décombres de villages rasés par un puissant séisme qui a fait plus de 2100 morts au sud-ouest de la cité touristique de Marrakech.

Secouristes, volontaires et membres des forces armées s’activent pour retrouver des survivants et extraire des corps des décombres notamment dans des villages de la province d’Al-Haouz, épicentre du séisme au sud de la cité touristique de Marrakech, dans le centre du royaume.

Le tremblement de terre, survenu vendredi tard le soir, de magnitude 7 selon le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (6,8 selon le service sismologique américain), est le plus puissant à avoir jamais été mesuré au Maroc.

Il a fait au moins 2122 morts et 2421 blessés, selon un dernier bilan publié dans l’après-midi par le ministère de l’Intérieur, un bilan susceptible de s’aggraver au fil des recherches.

Dans le village de Tafeghaghte, presque entièrement détruit par le séisme dont l’épicentre ne se trouve qu’à une cinquantaine de kilomètres de là, des secouristes ont pu retirer un corps d’une maison en ruines, selon une équipe de l’AFP. Mais quatre autres sont toujours ensevelis sous les gravats, d’après des habitants.

« Tout le monde est parti, j’ai mal au coeur, je suis inconsolable » s’écroule en larmes, Zahra Benbrik, 62 ans, qui affirme avoir perdu 18 proches.

« Il ne reste que le corps de mon frère sous les débris, j’ai hâte qu’ils le sortent pour que je puisse faire mon deuil en paix », soupire-t-elle.

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Selon la télévision publique, « plus de 18 000 familles ont été affectées » par le séisme dans la province d’Al-Haouz, où plus de la moitié des morts (1351) ont été recensés. Des tentes ont été dressées dans plusieurs villages pour abriter ces familles.

Prières

À Marrakech, de nombreux habitants se sont rués dans les hôpitaux pour donner du sang pour les victimes.

« Cela fait vraiment plaisir de voir tout ça de la part des citoyens, et même des étrangers qui n’ont rien à voir avec le drame ici se sont déplacés pour donner du sang », a dit Youssef Qornafa, un étudiant qui a fait don de sang dans un centre.

Un deuil national de trois jours a été décrété samedi. Les drapeaux sur les bâtiments officiels ont été mis en berne et une « prière de l’absent » a été accomplie dans l’ensemble des mosquées du royaume pour l’âme des victimes.

De nombreux pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Italie ont proposé leur aide. Même l’Algérie voisine, aux relations houleuses avec le Maroc, a ouvert son espace aérien, fermé depuis deux ans, aux vols transportant de l’aide et des blessés.

L’Espagne a envoyé une équipe de 56 secouristes au Maroc après avoir reçu une demande d’aide officielle de Rabat.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré que son pays était prêt à « intervenir » pour venir en aide au Maroc quand les autorités du royaume « le jugeront utile ».

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Israël, qui a normalisé en 2020 ses relations avec le Maroc, a proposé l’envoi d’équipes de sauvetage.

« 24 à 48 heures critiques »

La Croix-Rouge internationale a alerté sur l’importance des besoins à venir du Maroc, « 24 à 48 heures critiques » et des besoins pour « des mois voire des années ».

Samedi soir, des chaînes de télévision ont diffusé des images aériennes montrant des villages entiers aux maisons d’argile de la région d’Al-Haouz entièrement pulvérisés.

À quelques encablures de l’hôtel de ville de Marrakech, où des morceaux des remparts historiques datant du XIIe siècle sont par endroits endommagés et partiellement effondrés, certains replient leurs couvertures sur la pelouse où ils ont passé la nuit.

Maria, une touriste espagnole, a passé la nuit en dehors des ruelles étroites de la vieille ville et s’apprête à « poursuivre son voyage normalement » vers Fès, plus au nord.

La secousse a également été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, dont de nombreux habitants paniqués sont sortis dans les rues en pleine nuit, craignant l’effondrement de leurs logements.

Ce séisme est le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960. Près de 15 000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.

Avec le Devoir

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