Comme annoncé dans une de nos dépêches, le collège des commissaires de la Haute Autorité de la Communication (HAC) a rencontré ce jeudi 22 novembre 2018, des représentants des partis politiques, des acteurs de la société civile et présidents d’associations de la presse.
La présidente de la HAC a saisi l’occasion pour interpeller les représentants des partis politiques dont certains militants menaces des journalistes.
Selon Madame Martine CONDE : « la liberté d’expression est consacrée en République de Guinée par la Constitution et tout le monde doit faire en sorte que la jouissance de cette liberté contribue à renforcer le tissu social et à favoriser le développement socio-économique de la Guinée. Nous avons constaté ces derniers temps que certains journalistes font l’objet de menaces, d’agressions verbales et même de chantages. Cela, ne se doit pas. Les médias ont un rôle essentiel dans notre Démocratie en construction. La Loi organique L002 portant liberté de la Presse, leur impose d’assurer l’expression des différents courants de pensées et d’opinions ; il faut que les uns et les autres acceptent le fait que les journalistes critiques, dénoncent et tendent leurs micros à ceux qui ont d’autres points de vue. Ils doivent le faire de manière professionnel et responsable et dans le respect des lois et règlements en vigueur. La liberté de la presse est une réalité dans notre pays, en conséquence le fonctionnement des médias doit se faire sans pression et sans menace aucune » a-t-elle rappelé.
Pour la patronne de la HAC : « tous ceux qui ont des griefs contre les journalistes ou contre les médias doivent saisir soit la Justice, soit la Haute autorité de la communication. En ce qui concerne la haute autorité de la communication, elle traite toutes les plaintes qui lui sont soumises et prend des décisions qui s’imposent, quelques soit le statut du plaignant ou le média concerné, nous agissons conformément à la Loi » a-t-elle rassuré.
Devant les représentants des partis politiques et acteurs de la société civile, elle a donné l’exemple d’une sanction de la HAC contre une radio de la place et le journaliste animateur de l’émission incriminée : « au mois d’octobre 2018, le président de l’union des forces démocratiques de guinée (UFDG) et chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo en tant que citoyen avait appelé la HAC pour nous alerté sur les dérives d’une émission de la radio nostalgie, aussitôt nous avons examiné la question et avons trouvé que les propos tenus dans l’émission incriminée constituait effectivement une atteinte à l’unité nationale et aux principes d’égalité de tous les Guinéens face à la Loi. Nous avons en conséquence pris la décision de suspendre l’émission incriminée pour une semaine et le journaliste/animateur pour un mois, voilà comment la HAC fonctionne. Je souhaite donc, aux partis politiques, aux acteurs de la société civile à nous soumettre vos revendications concernant les médias afin que nous décidions les mesures ; ces messages vous devez les transmettre à vos membres, militants et sympathisants, personne ne doit s’en prendre à un journaliste dans la rue, il y’a des voix de recours légales qui sont à la portée de tout citoyen de toute entité sociale ou politique » a-t-elle recommandé.
Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com