Si avant le métier de pédicure et de manucure était pratiqué seulement par les femmes, de nos jours ils sont nombreux ces jeunes hommes à pratiquer ce métier. Au marché de Taouyah, dans la commune de Ratoma, des jeunes élèves, étudiants, et diplômés pratiquent le métier depuis des années maintenant. Ils estiment que c’est un travail qui leur permette d’avoir des revenus.

Phil Jean Ronel Camara est étudiant à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia-Conakry. Il pratique le métier de pédicure et de manucure depuis 2008 avec sa maman. C’est après avoir obtenu son baccalauréat qu’il a décidé de travailler à son propre compte. Pour lui, avec cette activité, il tire des bénéfices : « J’ai appris ce métier avec ma maman depuis 2008. Depuis, j’ai eu la passion du métier. C’est en 2019 quand, je faisais la 1ère  année à l’université que j’ai décidé d’ouvrir une place au marché de Taouyah ici. Mais Dieu merci. Depuis que j’ai ouvert ici, les clientes viennent et je gagne mes petites dépenses journalières. »

Comme tous les autres secteurs d’activités en Guinée, le Covid-19 a affecté sérieusement ses activités. Si avant il gagnait une vingtaine de clientes par jour, maintenant il ne gagne qu’une dizaine. Cela explique par l’interdiction des cérémonies et la fermeture des boites de nuit : « Le Covid-19 joue beaucoup sur ma clientèle. Avant, je pouvais gagner 20 jusqu’à 30 clientes par jour. Mais maintenant, je ne gagne que 5 à 10 clientes. Cela est dû à l’interdiction non seulement des cérémonies de mariages, baptêmes et autres, mais aussi l’interdiction de sortie de 0h heure à 4 heure du matin ou des femmes venaient en grand nombre pour se rendre belles pour des sorties en boite de nuit.»

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Vu cette situation, il lance un appel aux autorités : «Je demande aux autorités du pays à revoir l’état d’urgence sanitaire. Ils doivent mettre fin à ça maintenant pour permettre les uns et les autres de reprendre les activités normales. »

Madeleine Kolié est une des clientes fidèles de M. Camara. Elle explique ses motivations de venir chez le jeune esthéticien pour se rendre belle : « Il y a des salons de coiffure gérés par des femmes, mais moi vraiment, depuis que j’ai commencé à pratiquer ce jeune, il me rend toujours des services satisfaisants. Que ce soit une femme ou un homme, l’essentiel est que je sois satisfaite. Son prix est aussi abordable par rapport aux salons de coiffure. Quand je viens chez lui, il ne m’a jamais facturé plus de 15 000 francs guinéens, alors que dans les salons, le prix varie entre 50 000 et 100 000 francs guinéens pour se rendre belle. »

¨Parmi les jeunes rencontrés au marché de Taouyah qui pratiquent ce métier de pédicure et de manucure, il y en a qui disent être stigmatisés par certains de leurs collègues ou membres de leur famille qui estiment que ce métier est uniquement réservé aux femmes. Pour eux, les hommes qui pratiquent ce métier sont des gays. C’est pourquoi ils indiquent que ce métier n’a rien à voir à ce que les gens pensent, car selon eux, ils sont là pour chercher leur dépense quotidienne et non pour autre chose dont certains pensent. Ils invitent aussi les jeunes qui veulent se lancer dans ce métier de ne pas hésiter, car, dans la vie, il n’y a pas de sot  métier.

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Marie Lisette Bangou 

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