Le Commissaire spécial de la sous-préfecture de Sangarédi, Préfecture de Boké a au cours d’une interview qu’il a accordé à notre reporter le samedi 13 avril 2019 sollicité auprès du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, l’installation de la Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité (CMIS), dans cette localité qui selon lui depuis quelques années enregistre l’arrivée de criminels. Lisez Exclusif!

 www.lecourrierdeconakry.com  Monsieur le Commissaire spécial bonsoir. 

Veuillez-vous présenter à nos aimables lectrices et lecteurs ?

Mohamed Lamine 2 Sylla : Bonsoir monsieur, je suis Mohamed Lamine 2 SYLLA Commissaire spécial de Sangarédi. J’ai été affecté dans cette localité le 24 décembre 2018.

Quel est votre constat en termes de criminalité dans cette sous-préfecture de la Basse Guinée ?

Merci beaucoup, depuis mon affectation ici à Sangarédi, j’ai constaté beaucoup d’amertume. Premièrement, il y a beaucoup de criminalité, une criminalité qui est galopante au niveau surtout de la jeunesse et principalement des mineurs de un à 18 ans. Il y’a la consommation de la drogue à l’aire libre. Ensuite, j’ai constaté qu’il y’a des clans qui sont formés ici dans les écoles publiques et privées, qui la plupart des membres de ces clans se promènent avec des armes blanches notamment des ciseaux pour se poignarder les uns des autres. Autre constatation, c’est celle de la démission des parents dans l’Education des enfants. Et lorsque les enfants là commettent des crimes et sont arrêtés par nos services, ce sont ces parents-là qui viennent vers nous pour intervenir. Donc, il est difficile d’endiguer cet état de fait qui est préjudiciable à la population de Sangarédi.
Que comptez-vous faire pour éradiquer les clans dont vous avez parlé ? 

Déjà, nous envisageons recenser tous les bars et lieux de consommation d’alcool et cibler les endroits noirs, c’est-à-dire là où la drogue est consommée. Nos services ont commencé à démanteler aussi ces clans dans cette ville avec nos maigres moyens. Parce que, nous sommes sous équipés. Il n’y a pas d’effectif ici à Sangarédi, nous ne disposons pas d’armes conventionnelles à ce 21ème siècle avec l’avènement de la Démocratie où il faut utiliser ces armes conventionnelles en cas de manifestations.  Donc, il est difficile pour nous de mettre mains sur ces malfrats avec un seul pick-up que la CBG (Compagnie des Bauxites de Guinée) nous a envoyé.

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Comment vous faites alors en cas de manifestations ? 
En cas de manifestations, comme ce fut le dernier mouvement de grève du Syndicat des enseignants, où les élèves des écoles publiques sont sorties s’attaquer aux écoles privées. Ce jour-là, on a utilisé le seul véhicule à notre possession pour sillonner devant les écoles afin de dissuader les élèves. Je suis même allé demander à la Mairie et au Sous-préfet de nous aider à emprunter d’autres véhicules avec la CBG pour pouvoir mener des patrouilles.

Pourquoi ne pas demander cette assistance-là auprès du Ministère de la Sécurité et de la Protection Sociale. Votre département de tutelle ? 

Au niveau de ce Ministère là, ça viendra parce que déjà, j’ai posé le problème à Monsieur le Directeur Central de la sécurité publique et qui a tenu une promesse pour nous. Nous attendons la concrétisation de cette promesse. Et en plus de cela, nous lui disons ce qui est meilleure encore, c’est d’installer de la Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité (CMIS) ici à Sangarédi, chose qui pourrait nous aider à sécuriser les populations et de leurs biens.

En attendant d’être équipé et l’installation de la CMIS, quelle est votre demande à l’endroit des populations ?

Je demande à la population de Sangarédi la coopération. Car, le policier n’est pas sorcier ni Dieu. Mais, ce sont les renseignements que le policier exploite. Même l’Etat, le gouvernement ce sont les renseignements qu’ils exploitent. Un gouvernement qui n’est pas renseigné est un gouvernement sourd et muet. Donc, un policier qui n’est pas renseigné est un policier sourd et muet, il faudrait que la population accepte de coopérer avec la Police. Car, les malfrats sont dans les familles, les bandits sont dans les familles, les criminels sont dans les familles, ils n’ont qu’à nous informer, c’est avec ça qu’on peut travailler et qu’on peut les aider.

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Nous avons appris qu’il y a de sérieux problèmes entre agriculteurs et éleveurs ici à Sangarédi, qu’en est-il ? 

Oui oui, éleveurs et agriculteurs, éleveurs et voleurs. Toujours des malentendus étaient enregistrés ici. Mais heureusement depuis mon arrivé en Décembre on n’a pas encore enregistré un cas malheureux. Chaque acteur doit connaitre sa limite et cela évitera des affrontements.
Quel est votre mot de la fin ?

Je saisi cette occasion pour demander à mon Ministère de nous aider à avoir des moyens, parce que Sangarédi est une ville petite mais très profonde, il y’a criminels dans cette ville. Quand les criminels quittent dans les grandes villes, ils viennent se refugiés ici, ils n’ont qu’à nous trouver des moyens pour pouvoir protéger les citoyens et de leurs biens.

Merci monsieur le commissaire spécial

Je vous remercie
Propos recueillis par Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com 

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