La nutrition est une composante des objectifs du développement durable (ODD) en objectif 2 intitulé ‘’ éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable’’.

Selon  une étude réalisée en 2016 par le ministère du plan et de coopération en collaboration avec le ministère de la santé, 330.000 enfants guinéens de moins de cinq ans souffriraient  de malnutrition aiguë globale avec 82.000 sous la forme sévère.  Ce qui entrainera 9 fois de risque de mourir pour les enfants avant leur 5ème anniversaire.

Cette situation nutritionnelle  préoccupante, la Guinée retrousse ses manches en revisitant son dispositif de lutte contre la malnutrition.  D’où le lancement ce matin de l’atelier de validation de la politique nationale multisectorielle de nutrition, du plan de stratégique national multisectoriel de nutrition et du développement d’une stratégie de plaidoyer et de communication.

Cet atelier de quatre jours  a pour objectif d’examiner le  contenu des documents normatifs de nutrition, de vérifier leur cohérence avant de procéder à leur validation et enfin développer la stratégie de plaidoyer et de communication qui repose sur un plaidoyer pour le changement de comportement.

L’amélioration de la nutrition  reste un moteur  de croissance économique. Ce qui interpelle le ministre de la santé, Dr Niankoye Lamah. « La malnutrition freine la croissance économique et perpétue la pauvreté par le jeu de trois facteurs que sont : la perte directe de productivité liée  au mauvais état physique ; les pertes indirectes dues à la mauvaise fonction cognitive et aux déficits de scolarisation et les pertes résultant de l’augmentation  des coûts des soins de santé » a-t-il reconnu.

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Cette nouvelle démarche repose sur la prévention de la malnutrition, la promotion et la prise en charge selon Dr Mamadi Daffé, Directeur de la division alimentation nutrition (DAN). La prévention se rapporte en une prise en charge du couple mère et enfants  pendant les 1000 premiers jours. La sous-nutrition de la mère entraine des conséquences chez l’enfant notamment le retard de croissance, la malnutrition et la carence en micronutriment.

La Guinée semble mieux portante en termes de sécurité alimentaire mais ceci ne peut avoir un impact sur la sécurité nutritionnelle que si les aliments sont de bonne qualité sont disponibles et bien diversifiés et agencés.

 La Guinée Forestière présente un taux de malnutrition  de plus 14% malgré sa verdure. Dans cette région, les populations se concentrent plus sur les cultures de rente que les cultures vivrières. En haute Guinée, il n’y a plus de production dans la ville de Siguiri par exemple où tout le monde accoure dans les mines d’or.

« Les populations ne mangent pas à leur faim. Pour ceux qui produisent les cultures vivrières aujourd’hui, ils revendent tout. Donc ils n’ont pas à manger. À Siguiri le constat est encore plus alarmant parce que la production agricole a fortement baissé » a confié le Dr Daffé.

La lutte contre la malnutrition reste encore un combat de longue haleine.  Aujourd’hui le défi majeur reste l’amélioration de la sécurité  nutritionnelle et non la sécurité alimentaire. Dans le discours politique, le premier concept semble avoir plus de succès.

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Monique Curtis

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