Les taxis-motos ont gagné du terrain dans la ville de N’zérékoré entraînant la disparition progressive de moyens de transport en commun. Ces taxis-motos rendent d’énormes services aux populations de la capitale forestière. Très Malheureusement, ils laissent sur leur trace plusieurs victimes dues aux accidents de circulations.
Ils sont visibles dans tous les coins et recoins de la ville de Nzérékoré. Il suffit de faire un tour sur les artères de la ville pour se rendre compte de la réalité du phénomène. Phare orienté vers le ciel, trois à quatre personnes sur une même moto, excès de vitesse, acrobaties spectaculaires pour se frayer un chemin, tout le risque est là pour se donner la mort.
Rien qu’à visiter l’hôpital régional de N’zérékoré, on se rend compte du nombre croissant des accidentés. Des dégâts et des pertes en vies humaines, des visages totalement défigurés, des cuisses ou des bras fracturés, des yeux ou des cerveaux hors du crâne. Voici les états dans lesquels les médecins reçoivent leurs patients dans les différents Centres de soin.
Interrogé sur cette situation, un agent de santé au Service de chirurgie de l’hôpital régional de N’zérékoré affirme ceci: « Chaque jour qu’il fait, on reçoit des gens gravement blessés et beaucoup viennent souvent mort ou arrivent dans un état critique. »
Le docteur Zoba Guilavogui, Directeur général adjoint de l’hôpital régional de Nzérékoré, déplore lui aussi cette situation. Il appelle les pratiquants à la prudence.
Conducteurs et passagers sont tous conscients des risques d’accidents auxquels ils s’exposent, mais à l’absence de la loi, chacun se sent chez Madame pompadour. Il suffit de voir la manœuvre d’un ami, pour devenir à son tour conducteur de moto taxi. La plupart de ces conducteurs sont à majorités jeunes. Certains ont abandonné l’école pour se faire de l’argent rapide. Tout se passe à la barbe des autorités qui pensent cadrer la situation dans un laisser-aller car leurs décisions restent souvent lettres mortes. « C’est le mépris du code de la route qui favorise ces accidents », dira le commandant de la police routière, Almamy Boubacar Camara.
Lors des cérémonies de mariage, c’est une véritable course à la moto cross. Les tentacules sur guidon, fesses sur porte-bagage, bref un film de car 3D. Des cérémonies qui se soldent très souvent par mort d’hommes. Pour exemple, un jeune conducteur a donné la mort à sa pauvre cliente qui se rendait au marché au quartier Scierie. Ils se sont retrouvés sous un camion-benne qui sortait de la station-service Total. La jeune cliente n’était plus qu’un tas de chair et des os morcelés et ensanglantés.
Des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer ce phénomène, mais ces accidents de moto constituent un fait de société qui ne pourra trouver de solutions adéquates que par l’affirmation des normes, le tout dans la rigueur des autorités compétentes.
Alexis Kolié, correspondant N’zérékore