L’exploitation des ressources minières en Guinée occupe une place prépondérante dans l’économie du pays. Depuis quelques années l’exploitation artisanale de l’or connait un véritable boom. Elle contribue à la balance de paiement et constitue un moyen efficace de lutte contre la pauvreté.

Toutefois, elle comporte d’énormes inconvénients sur la santé, l’éducation et l’environnement. C’est pourquoi le programme Concerté de Renforcement des capacités des Organisations de la société civile et de la Jeunesse Guinéenne (PROJEG) tient un  collège  régional sur l’orpaillage en Haute Guinée.

Ce collège qui réunit orpailleurs , élus locaux, sages , représentant de la coordination des orpailleurs et diamantaires de Guinée (CONADOG), des représentants de l’administration centrale et déconcentrée et acteurs de la société civile se tient à Kankan du 12 au 14 janvier 2016.

Il a pour objectif de  créer les conditions d’un dialogue et d’échange avec les orpailleurs pour les amener à contribuer au financement des plans de développement locaux et à la prise en charge des dommages causés par l’orpaillage à l’environnement.

Selon le coordinateur national du PROJEG M. Moctar Diallo, les collèges régionaux existent dans les quatre régions naturelles de la Guinée.  Ils constituent un espace d’échange sur les questions locales.

projeg-orpa« C’est dans ce cadre que les acteurs de la haute guinée ont identifié l’orpaillage comme une problématique qui doit constituer un élément de réflexion. L’orpaillage occupe une grande partie des localités de la Haute Guinée.  Elle n’est pas une activité d’aujourd’hui, elle est multimillénaire. C’est une pratique qui remonte très loin, elle a une dimension culturelle, sociale et économique. Donc aborder aujourd’hui cette question, est assez sensible », a-t-il commenté.

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Les prévisions de 2016 en matière de valeur sur l’orpaillage sont  de 4 mille milliards de franc guinéen.

« C’est pratiquement le tiers du budget national », a indiqué M. Diallo. Avant d’ajouter l’orpaillage touche plus de 200 mille personnes de façon directe en Guinée.

Pour Karinka Camara, orpailleur à Kintingnia, cette rencontre doit être fructueuse du point de vue l’amélioration des conditions de vie, non seulement des populations, mais aussi participer à la construction du pays.

« Les difficultés sont énormes compte tenue de l’ancienneté de cette pratique dans notre localité. Cela fait plus de 100 ans qu’elle est pratiqué chez nous. Mais il n’y a même pas où cultiver. Et nous vivons de ça et faisons tout dans ça. Les lieux exploitables diminuent du jour en jour. Les quantités d’or qui étaient obtenues avant, ne le sont plus maintenant, c’est pour juste vivre », a déploré M. Keita.

Le Gouverneur de la région administrative de Kankan, M. Mohamed Garé, salue l’initiative. Il invite les acteurs à formuler de meilleurs recommandations au sorti de cet atelier.

« Je sais que les recommandations qui sortiront de cet atelier seront de très bonnes recommandations parce que ce sont les acteurs eux même qui vont réfléchir ensemble et tirer les conclusions au profit de la population », a souligné le gouverneur.

Nantènin Traoré, envoyée spéciale   

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