Dans un climat marqué par de nombreux défis économiques et géopolitiques, le gouvernement guinéen a franchi une étape importante en présentant le Document de Programmation Budgétaire Pluriannuelle (DPBP) pour la période 2025-2027. C’est lors d’une plénière convoquée le mardi 13 août par le président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, que ce document stratégique a été dévoilé. Cette séance solennelle a réuni les membres du gouvernement, les conseillers nationaux et d’autres personnalités clés, tous venus pour examiner de près les projections budgétaires et les orientations économiques futures de la Guinée.
Dans sa présentation, le ministre du Budget, Facinet Sylla, a mis en lumière les ambitions du gouvernement dirigé par M. Amadou Oury Bah. Il a souligné que l’objectif principal est de renforcer les marges de manœuvre budgétaires afin de permettre une amélioration tangible de l’efficacité et de la qualité des dépenses publiques. Cette stratégie vise à établir un cadre macroéconomique stable et attractif, tant pour les entreprises locales que pour les investisseurs étrangers.
Un contexte économique et géopolitique complexe
Les prévisions budgétaires triennales ont été établies dans un contexte international particulièrement délicat. En effet, le monde est encore sous l’emprise des conflits persistants en Ukraine et au Proche-Orient, sans oublier les effets de ces tensions sur les économies mondiales. Cependant, il est important de noter les performances économiques positives des États-Unis et de la Chine, qui contrastent avec les prévisions de ralentissement global.
Sur le plan national, la Guinée continue de ressentir les répercussions de l’incendie dévastateur qui a ravagé le principal dépôt d’hydrocarbures de Conakry. Malgré ces défis, le ministre a mis en avant les impacts positifs des avancées dans le projet Simandou, notamment sur les infrastructures, ce qui contribue à atténuer certains des effets négatifs.
Des prévisions budgétaires ambitieuses
Pour la période 2025-2027, les recettes de l’État guinéen sont estimées à une moyenne annuelle de 41 779,4 milliards de francs guinéens, dont 96,3% devraient provenir des recettes intérieures, et 3,7% des sources extérieures. Les recettes intérieures, évaluées à 40 297,1 milliards de francs guinéens par an, enregistreront une augmentation significative de 38% par rapport aux prévisions de 2024. Cette mobilisation repose principalement sur trois grandes directions : la Direction Générale des Impôts (53,8%), la Direction Générale des Douanes (38,2%), et la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (8,0%).
La pression fiscale moyenne devrait passer de 10,6% en 2025 à 12,1% en 2027, principalement en raison des revenus attendus de l’exploitation du minerai de fer de Simandou.
En parallèle, les dépenses de l’État sont projetées à 46 046,7 milliards de francs guinéens en moyenne par an, avec une progression de 36,5% entre 2024 et 2027. Ces dépenses seront réparties entre les dépenses courantes, représentant environ 56%, et les dépenses d’investissement, qui s’élèveront à 44% en moyenne annuelle.
Ce Document de Programmation Budgétaire Pluriannuelle 2025-2027 s’inscrit donc dans une démarche résolument tournée vers la modernisation et l’efficacité de la gestion des finances publiques ? Ce cadre budgétaire ambitieux, malgré les défis, porte l’espoir de voir la Guinée se doter des moyens nécessaires pour soutenir sa croissance économique et améliorer le bien-être de la population.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com