La réaction du Général Amara Camara, porte-parole de la présidence, lors d’un déjeuner de presse ce vendredi 20 septembre 2024, démontre à suffisance que les relations sont déjà tendues entre le régime du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) et l’ancien président Alpha Condé. Face à des rumeurs circulant sur un prétendu coup d’État en préparation contre le CNRD, le Général Amara Camara n’a pas mâché ses mots, dévoilant une accusation explosive qui met en cause directement l’ancien président.

Le Général Amara Camara a révélé qu’un citoyen guinéen avait été arrêté au Liberia, et que les interrogatoires ont permis de remonter à Alpha Condé, accusé d’être en train de fomenter un complot avec d’autres personnes pour renverser le gouvernement guinéen. Il a précisé que ces informations ont été divulguées sur le plateau d’une télévision libérienne, ajoutant une dimension internationale à l’affaire.

Selon le ministre porte-parole de la présidence de la république, les éléments obtenus lors des interrogatoires laissent entendre que Alpha Condé n’est pas étranger à ces pratiques :

« Il a déjà eu à le faire, il pourra le refaire et il le fera peut-être. »

Cette phrase sous-entend que l’ancien président aurait déjà été impliqué dans des tentatives de déstabilisation similaires par le passé, soulignant une répétition potentielle des mêmes manœuvres.

En analysant les propos du Général Amara Camara, cette déclaration est lourde de sens à plusieurs niveaux.

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D’une part, elle renforce la thèse que le régime actuel, dirigé par la junte militaire, considère Alpha Condé comme un adversaire actif et potentiellement dangereux pour la stabilité politique du pays. En soulignant que ce type de manœuvre n’est pas nouveau pour l’ancien président Alpha Condé, le Général Amara Camara rappelle son passé mouvementé et ses ambitions politiques, qu’il semble ne pas avoir renoncées malgré son éviction du pouvoir en 2021. Il affirme que ces tentatives de coup d’État ne sont que la continuité de ses ambitions inassouvies.

Face à cette situation, Général Amara Camara n’a pas manqué d’éclairer la position de l’État guinéen. Il a tenu à clarifier que l’État guinéen ne resterait pas passif face à ces menaces.

« L’État peut aller chercher quiconque en maille avec la loi et le mettre en face de ses responsabilités. Le Pr. Alpha Condé n’est pas exampté de cela ».

Cette declaration montre clairement que la justice guinéenne pourrait agir contre l’ancien président si les preuves sont confirmées. Ce message réaffirme l’intention du régime de ne pas accorder d’impunité, même aux personnalités politiques de premier plan.

Cette posture traduit également la volonté du CNRD de se démarquer des régimes précédents, accusés de complaisance et de corruption. L’accent est mis ici sur l’impartialité de la justice, quiconque soit concerné, et sur la nécessité de maintenir l’ordre et la légalité dans le cadre de la transition politique.

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La déclaration du Général Amara Camara s’inscrit dans un contexte politique tendu où chaque camp cherche à sécuriser ses positions. En accusant directement Alpha Condé d’être impliqué dans une tentative de coup d’État, le régime cherche probablement à fragiliser davantage l’image de l’ancien président, tout en montrant qu’il reste vigilant face aux menaces. Si ces accusations venaient à se confirmer, cela pourrait entraîner de lourdes conséquences pour Alpha Condé, notamment des poursuites judiciaires et une nouvelle escalade dans les tensions politiques en Guinée.

En tout état de cause, notre rédaction suit de près l’évolution de cette affaire et les répercussions qu’elle pourrait avoir sur le climat politique guinéen, déjà marqué par une transition fragile sous le régime du CNRD.

Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com

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