Depuis hier lundi 26 février, le tribunal de première instant de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry a entamé une nouvelle étape dans le procès 28 septembre. Il s’agit de la projection des éléments de preuves dans la procédure.

Après la visualisation des interviews du capitaine Moussa Dadis Camara, accordées en 2009 à France24 et à Télé Sud, le tribunal a auditionné ce mardi les interventions de l’ex-chef d’Etat-major de l’armée, Oumar Sanoh (devant la commission d’enquête), du Général Ibrahima Baldé et commandant Toumba Diakhité.

Dans cet entretien accordé à RFI après les évènements du 3 décembre 2009, l’ancien Aide Camp du capitaine Dadis, avait donné sa version des faits sur ce qui s’est passé au stade 28 septembre. Lors cette intervention le commandant Toumba avait déclaré qu’il a été au stade sur ordre du président du CNDD.

Dans ces éléments de preuves, la partie civile révèle des propos contradictoires dans les interventions de certains intervenants.

Après avoir souligné l’importance de cette étape cruciale, Me Bernard Sadissi Millimono, sollicite déjà le retour de certains témoins à la barre.

« C’est une étape décisive qui a été entamée depuis hier. Cette phase va largement contribuer à la manifestation de la vérité. Hier déjà, on a suivi les vidéos concernant le président Moussa Dadis Camara. Il s’agit des interviews réalisées après la commission des infractions au stade du 28 septembre. Le moment venu, nous allons tirer ce qu’il y a à tirer dans ces vidéos. »

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Poursuivant, il ajoute : « Aujourd’hui nous avons commencé à suivre les vidéos du Général Ibrahima Baldé. On a suivi avec une attention particulièrement soutenue, le Chef d’État-major notamment qui a fait une longue intervention devant la commission d’enquête… Nous pensons qu’il y a des éléments importants dans son intervention. Son retour à la barre s’avère capitale, compte tenu de la grande contradiction qui existe entre ce qu’il a fait comme déclaration à la barre et ce qu’il a dit devant la commission nationale d’enquête. « 

« Il faut savoir que le faux témoignage est puni par la loi. Nous allons continuer à écouter les audios. Les mêmes témoins sont passés devant la barre pour faire des déclarations. Nous allons essayer de faire des rapprochements pour sortir ce qui nous semble être vérité dans le dossier. En ce qui concerne les personnes accusées.  Cette phase va être capitale dans cette procédure. Vous avez suivez le commandant Toumba dans son audio relatif à son intervention sur RFI. il disait que  »L’armée c’est de l’ordre, c’est la hiérarchie. Je suis allé (stade) mais c’est sur ordre du président. Je ne peux pas me permettre de prendre une troupe pour aller agir ainsi ». Par contre, à la barre il avait dit qu’il est allé au stade mais ce n’est pas le président qui lui a donné l’ordre. » a relevé Me Millimono.

Selon Me Moussa Diakhité, les accusés de la défense ne sont pas perturbés par ces éléments de preuves.

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« Nous de la défense, on ne peu que s’en réjouir, étant donné que les éléments que nous pouvons craindre n’apparaissent pas pour l’instant. »

Par contre Me Diakhité souhaite que le tribunal permettent aux parties d’avoir ces éléments de preuves en leur possession pour mieux se préparer.

« Nous n’avons a pas de PV par rapport à ces vidéos et ces audios qui nous permettraient effectivement de comprendre et de nous situer dans le temps et dans l’espace. En dehors de cela, nous souhaiterons qu’on nous donne l’ensemble des vidéos et les audios pour avoir une certaine distinction dans la procédure. Un audio qui passe doit être discuté d’abord… Nous aimerons comprendre la façon dont nous pouvons nous préparer pour mieux défendre nos clients. « 

Ibrahima Soya

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