Près de deux après son ouverture officielle à Conakry, le procès historique du massacre du 28 septembre 2009 tend vers la fin. Suite à la phase des confrontations entre les accusés et certaines victimes, arrive enfin les plaidoiries. Cette phase cruciale a débuté ce lundi 13 mai au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.

C’est les avocats de la partie civile composés d’une quinzaine de personnes qui ont donné le coup d’envoie de cet exercice. Pendant quelques jours, ils vont essayer de démontrer les infractions et prouver l’implication des accusés dans ce massacre qui a fait plus de 150 morts et des blessés graves ainsi que la violation d’une centaine de femmes au vieux stade de Conakry.

Selon l’organisation guinéenne des droits de l’homme, pendant le procès, au moins 106 victimes sont passées à la barre pour raconter leur calvaire.

Cependant, les accusés qui sont une dizaine de personnes dont le Chef de la junte en 2009, Moussa Dadis Camara sont accusés d’assassinats et d’une litanie de crimes, violences sexuelles, actes de torture, enlèvements et séquestrations…

A l’occasion des plaidoiries, ces accusés ont changé de place pour venir s’installer devant la barre du tribunal .

Avant le démarrage de cette nouvelle phase, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara a demandé aux différentes parties de respecter les règles du jeu tout en évitant les interdits.

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« Nous avons des interdits ici depuis le début. Donc tant qu’on ne viole pas ces interdits-là, le tribunal n’interviendra pas pour pouvoir interrompre une partie… C’est pourquoi, le tribunal va demander à tout le monde de ne pas partir dans ces interdits. Défendez vos clients, le ministère public, démontrez les infractions mais les interdits que personne ne les touche. Tout le monde connait les interdits. On ne va pas revenir sur ça. Respectez-les regèles jeu. » a insisté M. Tounkara.

En tant Doyen de la partie civile, c’est Me Hamidou Barry qui a eu l’honneur de lancer les plaidoiries. Avant de renter dans le vif du sujet, il s’est réjoui de la ténue en fin de ce procès historique. Car c’est une première qu’un procès de tel envergure se tient dans un pays comme la Guinée.

« C’est une première en Afrique de l’Ouest qu’une juridiction nationale réalise la complémentarité. La CPI est complémentaire des juridictions nationales. Pour moi la Guinée a réussi comme en 1958. » a-t-il souligné.

Par la suite, Me Barry a accentué sa plaidoirie sur trois points notamment : l’intérêt du procès, pourquoi ce procès ? et qu’est-ce qui s’est passé le jour du massacre et les jours qui ont suivi l’évènement ?

« Nous beaucoup appris mais on n’a tout pas tout appris… S’il y a eu 28 septembre, c’est parce qu’on n’a pas réglé 2007, c’est parce qu’on pas réglé correctement 2006, les 100 bacheliers qu’on a tués… » a-t-il indiqué avant de souhaiter que ce procès puisse aboutir à une réconciliation nationale.

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« L’intérêt le plus important, c’est de lutter contre l’impunité dans notre pays. Nous souffrons de cela, On ne respecte pas les textes en Guinée. Mais surtout l’intérêt de ce procès c’est de nous conduire à la réconciliation nationale. »

 A l’issue des interventions de la partie civile, c’est les avocats de la défense qui vont enchainer avant les réquisitions du parquet.

Affaire à suivre !

Ibrahima Soya

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