Après le passage de la directrice du CHU Donka, et du Pr. Hassane Bah, médecin légiste, c’est au tour du Chef service Gynécologie de Donka, Pr. Namory Keita de faire sa déposition devant le tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, ce lundi 29 janvier.
Dans sa déclaration, le gynécologue a donné sa version des faits sur les évènements du 28 septembre, notamment ce qui s’est passé à Donka.
Selon lui, après le massacre, il a reçu plusieurs victimes de violences sexuelles dans son service, dont des mineurs. Dans le diagnostic, il a décrit la cruauté que ces femmes ont subi dans le stade. Nombreuses ont été violées à travers des objets. Cela a provoqué de troubles mentales et des séquelles chez certaines. D’autres ont été infectées par le VIH/Sida.
Le témoin a également confirmé la présence des militaires à l’hôpital Donka.
A la fin de son intervention, les avocats ont donné leur avis tout en soulignant la sincérité de la déclaration
Me Bombi Mara, avocat de l’ancien ministre de la Santé, Colonel Abdoulaye Chérif Diaby :
« En ce qui concerne son témoignage ce matin. Professeur Namory a mis en évidence la qualité des activités menées par le département de la Santé à la tête, le ministre Colonel Abdoulaye Chérif Diaby.
En bonne partie les propos du Pr Keita sont en cohérence avec l’intervention de la directrice de Donka, Fatou Sikhé. Les deux étaient tous à Donka. Ils ont vu le ministre entouré par des personnalités du département de la Santé, et apporter son soutien par rapport à la prise en charge effective des blessés. Le point nodal de leur rencontre a été focalisé spécialement sur la prise en charge de plus de 815 personnes. Il (Pr. Keita) avait la charge d’assurer les soins aux victimes de violences sexuelles. »
C’est dans ce même ordre d’idée que Me Amadou Kamano, avocat de la partie civile renchérit tout en déplorant les violences sexuelles que les femmes ont subi au stade.
« Les déclarations du Pr. Keita relèvent de la cruauté que ces évènements ont eu à commettre au sein de notre population notamment sur la gent féminine. Ce sont des violences sexuelles. Ils ont constaté les faits, ils ont trouvé dans l’usage même des objets, contre ces femmes dans leurs parties génitales. »
Après la déposition du Pr. Keita, il ne reste plus deux témoins à comparaitre à la barre du tribunal, selon le parquet. Cela mettra ainsi fin à la phase de témoignage de ce procès.
Ibrahima Soya