Le Général Ansoumane Camara « Baffoé » est passé devant la barre du tribunal de première instance de Dixinn délocalisé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry ce mercredi 29 novembre 2023, en tant que témoins.
Dans sa prise de parole, le Général Ansoumane Camara « Baffoé » a avant tout d’abord fait savoir qu’au moment des faits (massacre du 28 septembre 2009), il était le commandant de la CMIS (Compagnie Mobile d’intervention et de Sécurité) numéro 1 de Cameroun qui selon lui, était la seule Compagnie dans le cadre de maintien d’ordre de la police nationale.
« À la veille du 28 septembre, j’ai été appelé par le directeur général de la police nationale en ce moment, à la personne du Commissaire divisionnaire Valentin Haba, qui m’a instruit dans un premier temps de conseiller tous les hommes à la base sur instruction d’une réunion qu’ils avaient tenu à l’État-major Général des armées ce qui fut fait. Et le soir plus tard, il m’a dit que la manifestation est interdite. Mais après planification, que je devais planifier mes hommes de la Cimenterie en passant par Lansanaya jusqu’à la périphérie du stade. À la périphérie du stade, le point qu’ils m’ont indiqué, c’était la FONDIS, Landreah Port, la Station Oisis et à la Pharma-Guinée. Et à l’esplanade du stade, l’intérieur du stade et la porte du stade devaient être géré par le groupement de la gendarmerie qui avait pour base à l’intérieur de la Mairie de Dixinn. Donc la Police n’avait rien à voir avec les installations du stade voir même l’esplanade du stade. Il m’a été ordonné de planifier les hommes très tôt. Donc à 4 heures, on a fait la mise en place sur mes instructions, les chefs de section ont fait la mise en place et vers 5 heures 30 je suis sortie pour contrôler l’effectivité de la présence des hommes aux postes indiqués. » A fait savoir le Général Ansoumane Camara « Baffoé ».
Poursuivant son témoignage, l’ex directeur général de la police sous le régime de l’ancien président Alpha Condé, a fait savoir qu’au moment qu’il s’apprêtait à aller au rond-point de Cosa à 9 heures, son chef hiérarchique le directeur général de la police, l’appelle pour lui dire qu’il a reçu des renseignements qu’il y a des petits regroupements au stade de se rendre immédiatement sur les lieux pour constater.
Arrivé sur les lieux selon le Général Ansoumane Camara, il trouve qu’il n’y avait pas assez de monde. C’est ainsi précise-t-il qu’il a rendu compte à son chef hiérarchique qui à son tour lui a ordonné de les disperser (les petits regroupements au alentours du stade). C’est ainsi qu’il a réussi à faire quitter les gens qui y étaient présents et il a mis un dispositif au niveau de la station de Oisis de Dixinn. Entre-temps , poursuit-il, il entend des applaudissements dans les environs de 9 heures. C’était l’arrivée du Colonel Thiegboro qui était venu pour sensibiliser. Il a essayé de faire comprendre aux gens que la manifestation est interdite.
« Pendant que j’étais au niveau de la pharmacie Manizé, c’est mon adjoint qui m’appelle de la FONDIS, il me dit: « Mon Commandant, je suis face à la crème de l’opposition. Il y a le président Dalein, le président Sidya, Fall et le monde. Je lui ai dit pourquoi ? Il m’a dit: conduite à tenir? J’ai dit stop les. Heureusement comme le Ministre (Colonel Thiegboro) était déjà sur le terrain et il n’y a pas mieux que lui pour s’adresser à eux. J’ai informé le ministre qui à son tour est venu vers eux. Le temps pour le ministre de discuter avec eux pour leur dire que la manifestation ne doit pas se tenir, ça trouvait que la population avait réussi à démonter nos différents dispositifs qu’on avait mis en place. C’est ainsi qu’ils se sont tous retrouvés sur l’esplanade et la foule était tellement compacte, et moi et le ministre Thiegboro, on a tous fui pour aller à Donka en face du Camp Camayenne. »
Dans les environs de 13 heures, selon le Général Ansoumane Camara, ils se sont retournés vers le stade.
» J’ai vu deux camionnettes de l’armée, vous savez la protection du président Dadis, ils avaient deux camionnettes Toyota très basses. Les agents s’assoient dos à dos. Je ne sais pas qui commandait? Les agents sont descendus, ils sont rentrés dans le stade. Entre-temps, j’ai vu le commandant Toumba qui venait seul à pied mais à pas géant pour rejoindre les autres. Mais ça trouvait déjà les éléments qui étaient déjà dans le camion étaient déjà rentrés dans le stade mais ça faisait déjà des coups de sommation. Et puisquque les gaz lacrymogènes qu’on avait étaient finis et on était désarmés, nous-mêmes on se sentait en danger. J’ai pris tous les éléments parce que ma compagnie tout le monde n’était pas avec moi. La brigade qui était avec moi, je les ai pris, on est rentré au Commissariat spécial du stade. J’ai dit, là où nous sommes, notre mission est terminée. Là où les militaires débarquent surtout où y a des armes, on ne peut pas. C’est là qu’on est resté. Les militaires étaient déjà dans le stade. Y a eu des tirs. Quelque temps après, j’étais arrêté à la sortie du Commissariat spécial du stade, j’ai vu le Commandant Toumba venir avec des leaders, les protégés venir les embarqués. Ils étaient blessés. Je ne savais pas où ils les emmenaient à ce moment-là. Parce que je n’ai pas communiqué avec lui. C’est ici que j’ai appris qu’il était en train de les envoyer à la clinique. Mais réellement, il était en train de les protéger. Ils étaient dans ses mains et ils n’étaient pas menacés suivi du ministre Thiegboro qui avait certains leaders y compris le président de l’UFDG, ils sont partis. Nous étions là. »
Par la suite, selon le Général Ansoumane Camara, il a appelé le directeur général de la police le Commissaire divisionnaire Valentin Haba pour venir constater les faits. C’est avec ce dernier qu’il est rentré dans le stade. « C’est là bas moi-même j’ai vu des blessés, j’ai vu certains morts de mes yeux. »
Ibrahima Foulamory Bah