Après une journée de huit-clos, le procès du 28 septembre a repris ce mardi 13 janvier avec la présence du public. Dans la suite des témoignages, c’est le journaliste Boubacar Algassimou Diallo alias Abou Bakr qui a comparu à la barre pour donner sa version des faits.
À 7 heures 30 le jour du massacre, M. Diallo indique qu’il était déjà au stade du 28 septembre à Dixinn. “Je voyais des gens venir de partout, vers Bambeto et autres. Entre temps, j’ai vu le Colonel Tiegboro venir, je crois qu’il était accompagné par deux ou trois bérets rouges. Tiegboro a même été ovationné par la foule. Et, quand il est arrivé sur les lieux, il a demandé aux manifestants de rentrer chez eux. Cela s’est passé devant la pharmacie Manizé. Après, il a quitté.” a fait savoir Boubacar Algassimou Diallo avant de poursuivre son intervention.
“Donc, poursuit le journaliste, moi aussi, je suis allé dans une famille à côté pour prendre les ablutions comme me l’avait conseillé une sœur qui vit aux États-Unis. Donc, de là, j’ai vu un jeune venir en courant pour rentrer dans la maison, il était pourchassé par des hommes en T-shirt noir et pantalon olive. Au sortir, j’ai vu les leaders accompagnés d’une foule, allés vers chez Jean Marie Doré. Le moment de les rejoindre, j’ai appris qu’ils étaient déjà arrivés au stade. Après quelques minutes, j’ai entendu des cris forts et des coups de feu venant du stade. Et, j’ai vu des jeunes quittés vers le stade en courant à pieds nus. Donc, je suis allé vers eux pour savoir ce qui se passait. Ils m’ont dit que ça tire au stade. J’ai ainsi cherché à rejoindre le stade. C’est ainsi que je me suis croisé vers l’ambassade du Japon avec les manifestants qui étaient pourchassés par des hommes en T-shirt chelsea. Ils étaient munis de gourdins et autres. Mais je n’ai pas vu d’armes avec eux.
Dans la débandade dans le quartier à Landreah, il affirme avoir vu des jeunes par peur d’être victime se jeter à la mer.
“Moi, j’ai été sauvé par un jeune coiffeur, qui a dit aux hommes en T-shirt chelsea qui voulaient m’attaquer que j’étais venu me coiffer »
Il convient de noter que selon le rapport de la commission d’enquête internationale sur ce massacre présenté au Conseil de sécurité des Nations-Unies (ONU), 156 personnes ont perdu la vie dans ces circonstances. Plus de 109 femmes victimes de viol, violences sexuelles, mutilations sexuelles et des centaines d’autres cas de torture ou de traitement cruel et inhumains.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com
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