L’opposant Félix Tsisékédi a été proclamé dans la nuit du mercredi 09 au jeudi 10 janvier, vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018 en République démocratique du Congo après une longue attente.

Selon les résultats proclamés par la Commission Electorale Indépendante (CENI), Félix Tsisékédi a récolté 38,57 % des voix devant Martin Fayulu targué de 34, 8%.

Etienne tacle ainsi le candidat de l’opposition mais aussi le poulain de Joseph Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary arrivé avec 23, 84 malgré tous les moyens de l’Etat à disposition pour mener une campagne de ‘’dauphin’’.

Mais ces résultats provisoires souffrent déjà de contestations. L’autre candidat de l’opposition congolaise, Martin Fayulu, arrivé deuxième selon les résultats provisoires, conteste déjà ces résultats. Le candidat de la plateforme Lamuka crie à un ‘’pusth électoral’’. Selon lui, ces résultats ne sont pas conformes à la vérité des unes.

Comme de l’huile sur le feu, la déclaration du ministre français des affaires étrangère, Jean-Yves le Drian vient renforcer les vaincus. Il a déclaré sur la chaine C news que les résultats déclarés ne semblent pas conformes…avant même la proclamation des résultats définitifs.

Le Secrétaire général des Nations Unis , Antonio Guterres a quant à lui appeler toutes les parties prenantes à s’abstenir d’actes violents et à régler tout contentieux électoral par les mécanismes institutionnels établis conformément à la Constitution de la République démocratique du Congo et aux lois électorales pertinentes.

Ces Résultats sont aussi contesté par l’Eglise catholique qui avait déployé plus 40.000 observateurs.

Les mécontents ont le temps de faire recours auprès du Conseil constitutionnel, qui lui dispose de dix jours pour des auditions et juger de la validité des résultats.

Sélectionné pour vous :  Coopération: Le président Alpha Condé et son homologue sud-africain prennent des engagements

Il ne faut pas se leurrer, l’alternance en République Démocratique du Congo traîne des précédents qui ne lui faciliteront pas le chemin.

Au  pouvoir depuis l’assassinat de son père, le 16 janvier 2001, le mandant de Joseph Kabila est arrivé à expiration en 2016 au regard de la Constitution congolaise qui interdit trois mandats d’affilé. Toutes les tentatives de faire avaler aux congolais la pilule d’un troisième mandant ont échoué.

Ce jour se veut historique pour le peuple congolais et sa société civile qui ont lutté corps et âme en faveur d’une alternance. Si ces résultats sont validés par la Cour Constitutionnelle, l’élection du successeur de Joseph Kabila restera dans les esprits pour longtemps. En général, en Afrique on n’organise pas les élections pour les perdre. Mais, dans ce cas de figure, le pouvoir en place aura organisé une élection présidentielle pour faire élire un opposant au détriment de son dauphin choisi. Enfin une alternance démocratique du Congo ! Le rêve.

L’ombre de l’accord de Genève

L’accord de Genève à l’initiative de la Fondation Koffi Annan rêvait d’une alternance réussie et indiscutable pour le peuple congolais. On peut l’affirmer. Ce n’était pas un rendez-vous à rater.

Avec deux ans de retard, la présidentielle du 30 décembre se tient dans un contexte où l’opposition elle-même n’a pas réussi l’union en son sein. En novembre 2016, le choix de Martin Fayulu par sept principaux leaders de l’opposition congolaise, comme candidat unique de l’opposition pour ces élections n’avait pas tenu plus de 24 h.

Félix Tsisékédi, élix Tshisekedi, de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) s’était retiré de l’accord de Genève signé avec les six autres leaders de l’opposition dès le lendemain de sa signature.  Les militants du parti historiques l’UDPS, lui avaient lancé lundi un ultimatum de 48 heures.

Sélectionné pour vous :  Seize (16) jours d'activisme contre les violences à l'égard des femmes et filles : le personnel de FAPGAZ-SA à l’école de la lutte contre les VBG

Après, c’était autour d’un autre poids lourd de l’opposition, Vital de Kamerhe de se retirer de la convention de Genève, cadre proposé par la Fondation Koffi Anan. L’union manqué de l’opposition n’est pas sans conséquence pour le plus grand pays de l’Afrique Subsaharienne avec 905.400 Km2 et plus de 81 millions d’habitants qui ont soif d’alternance.

Le trio risqué

En l’Etat actuel des choses, l’opposition congolaise pourrait ouvrir la porte au positionnement de l’outsider des élections Emmanuel qui lui observe la débandade chez ses adversaires et appelle au calme.

Malgré les appels au calme qui viennent de l’international, l’influence des parrains de devrait pas être négligée.

Jean Pierre Mbemba, leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) et Moîse Katumbi restent des soutiens importants pour Martin Fayulu.

Félix Tsisékédi, reste le fils d’Etienne Tsisékédi dont le corps repose encore en Belgique depuis son décès le 1er février 2017. Ce dernier est sans conteste le symbole de l’opposition au règne de Mobutu Sese Seko et aussi au régime de Kabila et tout le clan.  Félix Tsisékédi dirge depuis mars 2018 de l’un des plus grands partis de l’opposition dont son père fut l’un des fondateurs.

Emmanuel Ramazani Shadary, dauphin de Kabila et porte donc les couleurs du Front commun pour le Congo (FCC), une création de Joseph Kabila. L’homme de la surprise reste serein face aux résultats mais pour combien de temps ?

 

Monique Curtis

 

LAISSER UN COMMENTAIRE AVEC Facebook