C’est une véritable magouille  qui caractérise actuellement l’octroi du casier judiciaire et du certificat de nationalité  à N’Zérékoré. Depuis l’annonce d’un recrutement dans l’armée, les prix de ces documents ont grimpé d’un cran et varient d’un greffier à un autre, a constaté surplace lecourrierdeconakry.com.

C’est une corruption manifeste  qui caractérise l’octroi de certains actes d’état civil au tribunal de première instance de N’Zérékoré depuis le début du dépôt de dossiers dans le cadre du recrutement annoncé dans l’armée. A cause de l’affluence des demandeurs, certains travailleurs du tribunal en ont fait une source d’enrichissement en augmentant les prix de ces documents. Ainsi le prix d’un acte varie actuellement de 25 à 50.000 GNF.
« Cest très compliqué aujourd’hui de se procurer le casier judiciaire et le certificat de nationalité. A cause de cette affaire de recrutement, ils ont augmenté les prix. Pour certains, ils disent 50 000 mille par acte, et  pour d’autre 40.000. Il n’y a pas de prix fixe. Moi j’ai payé 100 000 pour ces deux documents. Ceux qui sont venus un peu plutôt que nous ont payé 80 000 GNF. J’ai déposé depuis vendredi, mais je n’ai pas encore reçu mon casier judiciaire. Ils m’ont programmé pour jeudi à 17h30 », nous a confié un jeune postulant pour ce recrutement.
Au TPI de N’Zérékoré, il y a trois bureaux qui octroient des casiers judiciaires et certificats de nationalité, et chaque bureau a son prix, nous a confié une source proche du TPI de N’Zérékoré. « Moi-même j’ai mené des démarches pour un frère qui voulait ces documents. Il n’y a pas de prix standard. Ça varie entre 25, 40 et 50 000 mille francs guinéens par acte. Pourtant dans les conditions normales ça devait être 12 milles », a-t-il ajouté.
Pour vérifier ces informations, nous avons fait une immersion.
Dans un bureau, nous avons rencontré une dame avec des documents à main prêts pour être signés. Ces documents sont accompagnés par les frais. Interrogée cette dame a confié que chaque document coûte 35 000 GNF.
De l’autre côté, un jeune discute avec un au autre venu se procurer  ces documents. Il lui a promis de l’aider à avoir ces documents. Ce jeune réclame à ses  » clients » 40.000 par acte. « Ce n’est pas moi qui signe. J’ai été clair comme ça avec toi. Sinon avant si tu venais ici, on allait te dire 100 000 pour les deux. Comme tu es jeune comme moi c’est pourquoi je veux t’aider », nous a-t-il répondu, quand nous lui avons dit de réduire le prix, se passant pour un candidat au recrutement.
Interrogé sur cette réalité, le procureur reconnait l’existence du phénomène et accuse des personnes qu’il qualifie d’intermédiaires d’être à la base de cette situation. Il rassure avoir pris des dispositions pour bannir ce phénomène.
« Ce sont des intermédiaires, des personnes qui se mettent entre les postulants et ceux qui font l’enregistrement. Ils disent aux gens de donner vos papiers et qu’ils vont les aider. Ce sont les gens là qui sont à la base de ce comportement. Mais on est en train de mettre fin à ça. Même ce matin, on a tenu une réunion. On a dit à tout le monde de respecter les règlements. Et on a mis des émissaires qui contrôlent », explique le procureur, Bangaly Kanté.
Par rapport au prix officiel de ces actes,  M. Bangaly Kanté  n’a pas voulu donner de précision. Il a juste laissé entendre que les renseignements sont disponibles chez la greffière en chef. « Mais elle ne va pas parler. Elle va se contenter de ce que j’ai dit. C’est comme ça dans toutes les instances de justice. C’est moi seul qui me permets de vous parler comme ça. Ailleurs c’est impossible, les choses là s’y passent mais personne n’accepte d’en parler », a-t-il ajouté.
Aucune affiche n’est disponibles dans les locaux du tribunal concernant le prix de ces documents, en tout cas on en a pas vu. Et cela continue de profiter à un groupe de personnes qui s’enrichissent sur le dos de ces pauvres jeunes qui, par manque d’emploi, veulent tenter leur chance avec l’armée.
Mamady 2 Camara, correspondant à N’Zérékoré
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