On en a marre des politiques, c’est un jeu de dupe ! Dans leur milieu, le seul intérêt qui compte, c’est celui du chef et ses acolytes … ces propos bourdonnent dans les oreilles depuis un certain temps, quand on parle des politiques.
Cet autre report des manifestations annoncées par les forces vives de Guinée, n’y change rien !
Ce lundi 20 mars, il n’y aura donc pas de manifestations à Conakry. Peut-être que ces manifestations n’auront plus jamais lieu, ironise-t-on, dans les milieux extrémistes qui rêvaient de cette confrontation aux allures d’un ring ultime, peut-être, mais important , avec les militaires au pouvoir.
A eux, les organisateurs de la marche disent tant pis ! Ce message s’adresse aussi vraisemblablement aux « leaders» de partis politiques membres de l’ANAD et des responsables du RPG, qui devraient, sans doute, en être choqués.
Eux, sont aussi contraints de s’y aligner, car incapables de mener, à eux seuls, une contestation de grande envergure.
Officiellement, on fait preuve de bonne foi. On annonce avoir cédé, suite à la satisfaction du préalable lié à l’abandon des poursuites judiciaires contre Abdoul Sacko, kidnappé quelques jours plus tôt par la gendarmerie nationale. C’est ce qu’on veut ingurgiter à l’opinion désabusée.
Mais en réalité, c’est le réalisme politique qui a prévalu.
D’autres promesses seraient prises par le pouvoir afin de rassurer le véritable maître à bord dans le camp des contestataires. Il s’agit de Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, gros pourvoyeur des manifestants.
Son indulgence a fait basculer les choses, affirmant ainsi, sans ambiguïté aucune, son leadership en face d’un Alpha Condé à qui il reprochait, dans une de ses sorties médiatiques, de vouloir lui ravir la vedette dans l’opposition dans laquelle, celui-ci s’est désormais inscrit et y devenir le plus irréductible.
El Hadj Cellou Dalein Diallo, ne désespère pas avec la junte. Il croit que celle-ci, pour l’heure, reste le moindre mal, contrairement au patron du RPG en exil, encore avide de son pouvoir perdu.
Le patron de l’UFDG en est conscient et redouterait que son intransigeance vis-à-vis des militaires, telle que souhaitée, ne profite à l’ancien Président de la République dont il garde encore un très mauvais souvenir.
La junte réussit donc son pari de couper le pont entre ces deux leaders redoutables, pour la stabilité de son pouvoir.
Cela à coup de reniement de son engagement et de sa détermination à ne pas faire interférence dans les dossiers judiciaires. Mais aussi rouvrir le dialogue sur le compromis dynamique relatif au retour à l’ordre constitutionnel qui a été annoncé clos.
Le CNRD fait appel à la méthode qui avait fait recette sous l’ancien régime. C’est de jouer à la montre en cédant progressivement sur certains points.
La politique s’invite alors grandement dans les actions des militaires, qui en éprouvaient pourtant, de toute apparence, un très grand mépris. Leur sérénité et celle du pays en dépendaient.
De toute évidence, le report profite au pouvoir qui réussit ainsi à jouer sur la motivation des manifestants dont la remobilisation serait un processus plus long et plus incertain.
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