Selon l’enquête démographique et de Santé (EDS 2012), 31% de la pratique de l’excision est effectuée par un professionnel de la santé dont 28% par des sages-femmes.

Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, le Club des Jeunes filles leaders a organisé récemment à Conakry, un dialogue intergénérationnel pour débattre de ce sujet.

Pour la responsable du volet excision dudit club, Aminata Daff : « depuis 2016, nous nous sommes fixés pour objectif de lutter contre toutes sortes de violences basées sur le genre en mettant fin à une quinzaine de mariages d’enfants et en dictant la loi de tous ceux qui sont auteurs de viol ou de quelconque violence. Parce qu’en Guinée, l’excision est considérée comme un acte criminel, puisque formellement interdite dans le pays », a-t-elle rappelé.

Mais, poursuit mademoiselle Daff : « Malgré les efforts fournis depuis belle lurette par les autorités, beaucoup reste à faire dans le cadre de la lutte contre les mutilations génitales en Guinée. Il est temps que les choses changent. Il est temps que nous jeunes filles, soyons protégées contre ces pratiques », a-t-elle indiqué.

De son côté, le Représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Dr Koudaogo Ouédraogo a lui aussi reconnu la persistance de la pratique de l’excision en Guinée malgré leurs efforts : « En dépit des efforts louables fournis par le gouvernement et ses partenaires, force est de constater que la situation de la pratique des violences diverses contre les femmes et les filles, et en particulier l’excision, persistent et restent préoccupantes en Guinée. On note un taux moyen de prévalence de 96,8% parmi les filles et femmes de 15 à 49 ans, et 4,3% chez les filles de 0 à 14 ans, selon l’enquête à grappes multiples 2016 » a-t-il ajouté.

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Dr Koudaogo Ouédraogo a tout de même réitéré l’engagement de son institution a accompagné les initiatives allant dans le sens de la lutte contre cette pratique : « le Système des Nations Unies reste très impliqué dans la campagne de lutte contre les mutilations génitales féminines. Au sein de notre institution et en particulier l’UNFPA et l’UNICEF, conduisent un programme commun depuis plus d’une dizaine d’années dans divers pays comme la Guinée. Nous comprenons au fil du temps que les efforts sont titanesques pour venir à bout du phénomène » a-t-il rassuré.

Pour sa part, la Ministre de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, Mariama Sylla a salué l’initiative du club des jeunes filles. Et que cette démarche s’inscrit dans la continuité d’une large campagne : « L’implication des jeunes, mieux, leur participation, aux actions de sensibilisation est un puissant moyen d’éducation et de conscientisation des populations sur les questions de violences dont sont victimes au quotidien les femmes et les filles », a-t-elle dit.

Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com

 

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