L’opposant écope également, ce jeudi 30 mars, d’une amende de 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Cette condamnation fait suite à une plainte déposée par le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.

Après trois reports, le procès d’Ousmane Sonko s’est finalement tenu en son absence, resté chez lui pour des « raisons de santé ».

Les avocats du ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang qualifient le jugement de « victoire ». Et c’est aussi une « décision mesurée », un « verdict d’apaisement », estime l’un d’eux, Me Pierre Olivier Sur, car Ousmane Sonko « n’est pas privé de ses droits civils et politiques », et il peut « rester dans le débat politique ». La condamnation ne l’empêche donc pas d’être candidat à la présidentielle, ce que confirme un avocat de la défense. « Le but inavoué de cette affaire était de rendre Ousmane Sonko inéligible, c’est un échec », se réjouit ainsi Me Etienne Ndione.

Des avocats d’Ousmane Sonko dénoncent une violation des droits de la défense
Des avocats d’Ousmane Sonko qui avaient quitté la salle d’audience avant le jugement. Ils ont notamment dénoncé une violation des droits de la défense, avec la suspension d’un des leurs par l’ordre des avocats et le refoulement, la nuit dernière, de l’avocat français Me Juan Branco à l’aéroport de Dakar. Aucun motif officiel n’a été avancé à ce stade. « Ce qui est arrivé à notre excellent confrère, Juan Branco, nous remplit d’indignation », Me Khoureyssi Ba, qui déplore un « gros mensonge de dire qu’il a des liens avec Sonko, la France insoumise, les gilets jaunes. Juan Branco ne connaissait Sonko ni d’Adam ni d’Eve. Il s’est fait expulser sans même un acte administratif ».

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Dans un communiqué hier soir, le ministère de l’Intérieur a justifié cette décision par un post publié par Juan Branco sur les réseaux sociaux, où il « traitait le président Macky Sall de tyran », et faisait « un appel à l’insurrection ».

Le jugement a été rendu dans un tribunal et une capitale placée sous très haute sécurité. Dakar a tourné au ralenti, avec commerces et écoles fermées, transports suspendus, ou encore interdiction de circuler pour les motos par crainte de troubles.

Car cette procédure judiciaire a provoqué des tensions, l’interdiction de manifestations, ainsi que des arrestations ces dernières semaines, dénoncées par des organisations de défense des droits de l’homme. Mais la ministre des affaires étrangères, Aïssata Tall Sall réfute toute restriction des libertés.

Une autre procédure judiciaire vise Ousmane Sonko pour des accusations de viols. Aucune date n’a été fixée pour un procès dans ce dossier.
L’opposition a prévu de nouvelles manifestations lundi 3 avril, veille de la fête nationale

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