Malgré les sensibilisations, les jeunes continuent à prendre le risque pour braver la mer afin de rejoindre l’Europe. Après avoir quitté Conakry pour Dakar en empruntant la voie routière, 36 guinéens se sont embarqués dans une pirogue aux larges des côtes sénégalais pour rallier le vieux continent. Mais très malheureusement le navire a chaviré. Sur les 36 personnes qui viennent tous de Bonfi dans la commune de Matam, 28 ont perdu la vie.

Après avoir appris la nouvelle, le chef de quartier de Bonfi, Alpha Soumah est revenu sur les circonstances de cette disparition qui a endeuillé de nombreuses familles à Conakry.

« C’est le 04 mai vers 18h que j’ai été informé que de nombreux migrants guinéens sont morts en haute mer. Ainsi j’ai pris mes dispositions, avec mon secrétaire administratif, nous sommes allés voir le chef de port au débarcadère de Bonfi. Celui-ci nous a dit qu’il a appris la même chose que nous. Il venait de recevoir un appel venant du Sénégal l’informant que sur les 36 jeunes guinéens à bord de l’embarcation, seulement huit ont eu la vie sauve.  De là, nous avons cherché à entrer en contact avec les familles des victimes.  On a recensé 12 familles dont certaines qui ont perdu 2 personnes. Automatiquement, j’ai averti le commissariat central et la Mairie. Nous sommes passés dans plusieurs familles. On a enregistré 12 victimes à Bonfi Port et 4 à Bonfi Marché ce qui fait 16 victimes au total », a confié M. Alpha Soumah.

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Le drame se serait produit en haute mer, poursuit le chef de quartier de Bonfi. « Ils ont quitté la Guinée dans des véhicules pour rallier le Sénégal. Arrivés à Dakar, ils se sont embarqués à bord d’une pirogue. Mais avant de bouger, d’après ce qu’on nous a expliqué, ils ont discuté entre eux parce que le piroguier aurait dit que leur nombre dépasse la capacité de son embarcation. Mais ils n’auraient pas accepté…C’est comme ça qu’ils ont bougé du port.

Selon ce qu’on nous a expliqué, quand ils sont arrivés en haute mer, des nuages ont assombri leur vision, ils ne voyaient plus pour avancer. Le piroguier a émis le souhait de rebrousser chemin, c’est là-bas que les disputes auraient commencé. Ils ont fini par une bagarre qui a mal tourné.  Sur les 36 personnes à bord de la pirogue, seulement 8 ont eu la vie sauve, les 28 autres y ont trouvé la mort. Ces 36 personnes sont toutes Guinéennes selon nos informations », explique le chef de quartier de Bonfi chez nos confrères d’Africa Guinée.

En dépit des cas de naufrages récurrents, les jeunes n’abdiquent pas, ils préfèrent prendre tous les risques pour s’en aller au lieu de continuer à galérer dans le pays.

Ibrahima Soya

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