L’habile stratagème élaboré par le CNRD qui consistait à organiser un monologue, en lieu et place d’un dialogue inclusif, a été magistralement déjoué par la CEDEAO. C’est un véritable camouflet donné aux autorités guinéennes qui croyaient réussir cette fuite en avant, en voulant exclure les véritables acteurs de la scène politique nationale. Ce n’est pas par naïveté si le Premier Ministre Gomou et dame Makalé Traoré se sont engagés sur une telle voie. Ils viennent ainsi de mettre en jeu leur crédibilité morale et politique, ils seront désormais marqués par les effluves de cette rocambolesque dérive.
A chaque fois, ce sont les mêmes animateurs en quête de position sociale, qui se retrouvent autour de la table pour parler de la Guinée. Il est préférable de faire appel aux vrais acteurs que de se contenter toujours des figurants, assoiffés d’hégémonie et de place au soleil. Les manœuvres du pouvoir apparaissent comme ridicules, ce qui met en évidence la légèreté et le manque de sérieux de ce dialogue. Ceux qui sont à ce dialogue sont plutôt intéressés par le perdiem pour équilibrer leur quotidien, que de se soucier de l’avenir du pays. C’est pour la raison d’ailleurs qu’ils demandent de revoir à la hausse cette prime. Ils demandent désormais le million de franc au lieu de 500 mille francs qui leur sont payés quotidiennement.
Ce que demande la Troïka n’est pas une montagne à déplacer. Si réellement le CNRD avait la volonté de conduire cette transition dans la transparence, s’il voulait d’un véritable dialogue inclusif, il aurait évité de rassembler cette armada de figurants qui ne peuvent rien apporter à cette transition. De simple caisse de résonnance et des pseudos leaders de partis inconnus. On a l’impression que le colonel Mamadi Doumbouya est envoûté par les multiples pratiques mystiques de son entourage, ou il est pris en otage par des conseillers véreux qui ne désirent rien d’autre que leur intérêt personnel. Ils dépendent tous du colonel c’est pourquoi ils ne cessent de l’égarer à travers des conseils qui le conduiront à sa perte. Les mêmes qui rôdaient autour de ses prédécesseurs sont en train de lui faire les yeux doux pour retourner dans leur entreprise de basse besogne. Colonel Mamadi Doumbouya ne dépend de personne, il est le papa de tous les guinéens pour ce faire donc, il doit pouvoir séparer la bonne graine de l’ivraie. Il ne doit écouter aucun intrus et boucher ses oreilles aux sirènes des opportunistes qui n’hésiteront pas à le conseiller dans le sens négatif et dire après, il n’écoutait personne.
Le souci majeur de tous les guinéens est la sortie heureuse de cette transition pour qu’elle soit la dernière pour le pays. L’espoir avait été grand le lendemain du 5 septembre 2021 mais, aujourd’hui il s’est évanoui, dissipé comme un brouillard matinal. La précarité se retrouve dans tous les foyers, le quotidien devient de plus en plus difficile et le ressentiment grandit indéfiniment. Rien ne présage un lendemain meilleur, avec une justice téléguidée, la recrudescence de l’injustice et de l’insécurité. On a l’impression d’assister au triomphe de l’arbitraire avec les séquestrations et les mises sous contrôle judiciaire. Pourtant la promesse d’une vie meilleure avait été faite par ces autorités de la transition avec une justice qui servirait de boussole.
Aujourd’hui on remarque qu’entre le dire et le faire il y a une éternité. Quelle déception, quel désenchantement ! Faire rêver et briser ce rêve est l’expression la plus manifeste d’un dessein inavoué.
MAM CAMPBELL
ÉDITORIALISTE JOURNALISTE INDÉPENDANT ET ACTIVISTE CONSULTANT EN COMMUNICATION
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