Quand on observe minutieusement la situation sociopolitique guinéenne, on comprend facilement la duplicité qui caractérise les hommes politiques face à leur intérêt personnel et à celui du pays. Il est impensable de croire que ceux qui s’égosillaient sur les ondes des radios privées pour dénoncer les dérives du régime déchu, soient aujourd’hui muets comme une carpe. Tout comme les arbres dans la forêt ont une attirance pour la lumière (phototropisme), les hommes politiques aussi sont attirés par leurs intérêts personnels.

Ceux qui hier soutenaient les violences des marches avec une intifada spécifique se trouvent scindés en deux groupes : les uns se la coule douce, ils sont en amour avec les nouvelles autorités, les autres broient du noir pour n’avoir pas été dans les faveurs du CNRD. La désillusion face à la conduite de la transition a été tellement forte que le discours jadis contre le Pr. Alpha Condé a changé de tonalité. Le souhait de tous ces gens aujourd’hui est de reconsidérer leur position vis-à-vis de cet homme respectueux de la patrie, qui pendant longtemps a été la cible de leurs dards.
Ce qui prouve à suffisance que les intérêts déterminent souvent la position des hommes. Pour preuve l’impunité et le manque de justice et l’arbitraire avaient été dénoncés comme la faiblesse du régime déchu. Se faisant il y a eu une fronde de la part de l’opposition et du FNDC qui ont tout mis en œuvre pour nuire au bon fonctionnement du gouvernement d’alors. Combien d’activistes du FNDC sont devenus des ministres de la République et qui soutiennent aujourd’hui les dérives du CNRD, ils sont nombreux. La séquestration des anciens dignitaires du régime déchu, l’arrestation des hommes pour délit d’opinion et plus marquant le cas de Kabinè Sylla Bill Gates sont autant de faits qui devaient réellement motiver leur réaction, mais en vain.
Les ennemis d’hier sont devenus les amis d’aujourd’hui face à un ennemi commun comme pour dire : l’ennemi de mon ennemi est mon ami. Face à la détresse politique du pays, à la dérive autocratique des nouvelles autorités, les forces vives et les partis politiques ont l’obligation de se donner la main pour redresser cette transition indéterminée pour le devenir de la nation guinéenne. A quoi doit-on alors s’attendre avec le CNRD qui ne semble pas être dans la voie de ce qu’il a annoncé le 5 septembre 2021 ?
Au regard de tout ce qui se passe aujourd’hui dans le pays, il est aisé de constater que seulement les musiciens ont changé mais pas le rythme qui est toujours le même. On se demande à quoi servent les déplacements des ministres à l’intérieur, quel effet a produit réellement l’immersion gouvernementale on l’ignore. La gestion est une chose très difficile à observer mais, quand on veut se débarrasser de son chien on l’accuse de rage. Il y a des hommes qui sont aujourd’hui incarcérés pour des présumés faits qui sont encore d’actualité avec ces nouvelles autorités.
Mais la vérité jaillira certainement un jour !

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MAM CAMPBELL ÉDITORIALISTE JOURNALISTE INDÉPENDANT ET ACTIVISTE CONSULTANT EN COMMUNICATION

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