Le parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), dirigé par El Hadj Cellou Dalein Diallo, est de nouveau secoué par une série de départs et de sanctions internes. La récente décision du Conseil Politique de l’UFDG, rendue publique dans la soirée du mardi 6 août 2024, a vu la radiation de plusieurs cadres influents du parti, suscitant des questions sur la gestion de la discipline au sein de cette formation politique.
Dans une décision officielle (Décision N° 027/UFDG/CAB/2024), le Conseil Politique a annoncé la radiation de Messieurs Lamarana Pety Diallo, membre du Bureau Exécutif, Souleymane Bah de la Section Paris Ile de France, et Mamadou Bailo Diallo, Secrétaire général de la Section de Tours.
Ces responsables sont accusés de violations flagrantes des statuts et du règlement intérieur du parti, notamment en menant des actions de déstabilisation et de dénigrement contre les dirigeants du parti au sein du Cercle des Amis de Gaoual (CERAG), un mouvement de soutien à l’actuel ministre des Transports, porte-parole du gouvernement de transition, Ousmane Gaoual Diallo.
La justification du Conseil Politique pour cette mesure draconienne repose sur les articles des statuts et du règlement intérieur du parti. Selon eux, les actions des trois cadres étaient en contradiction avec les valeurs de l’UFDG et leur position de responsabilité aggravait encore plus leur faute. Cette circonstance aggravante a conduit à une sanction exemplaire : une radiation conservatoire, prenant effet immédiatement à compter de la date de signature de la décision.
Cependant, cette décision soulève des interrogations sur les véritables motivations derrière ces radiations. Est-ce une réelle volonté de maintenir la discipline et l’intégrité du parti, ou bien une stratégie pour éliminer les dissidents et les voix critiques au sein de l’UFDG ? La multiplication de telles sanctions pourrait être perçue comme une tentative de renforcer le contrôle sur le parti, plutôt que de favoriser un débat démocratique interne.
Un cadre du parti, contacté par la rédaction du Courrier de Conakry, a affirmé que cette mesure disciplinaire montre la volonté de l’UFDG de prévenir toute tentative de déstabilisation interne et de maintenir une stricte discipline. Il a souligné que la publication de cette décision vise à informer l’ensemble des membres et sympathisants du parti, ainsi que l’opinion publique, des mesures prises pour préserver l’intégrité et l’unité du parti.
Pourtant, cette approche de la discipline interne peut également créer des fractures profondes au sein du parti. La radiation de membres influents pourrait inciter d’autres cadres et militants à remettre en question la direction actuelle, voire à quitter le parti, affaiblissant ainsi l’UFDG dans son ensemble. Le parti, qui se veut un bastion de la démocratie et de la liberté d’expression, risque de voir son image ternie par des accusations de gestion autoritaire et de manque de transparence.
Alors que l’UFDG traverse cette nouvelle crise interne, il est crucial pour la direction de trouver un équilibre entre maintien de la discipline et encouragement du débat démocratique. La manière dont ces tensions seront gérées déterminera non seulement l’avenir du parti, mais aussi sa capacité à jouer un rôle majeur dans le paysage politique guinéen.
L’UFDG pourra-t-elle surmonter cette épreuve sans perdre de vue ses principes fondateurs ? Seul l’avenir le dira. En attendant, la gestion de la discipline interne continue de susciter des débats et des critiques, tant au sein du parti qu’auprès de l’opinion publique.
Ibrahima Foulamory Bah & Mame Tabara