Longtemps attendu pour sa mise en application, c’est désormais officiel. Les autorités guinéennes prenant acte de la gravité de la vente de faux médicaments ont décidé de fermer les points de vente de ces produits sur toute l’étendue du territoire guinéen. Mais surtout de procéder immédiatement à des opérations de ratissage pour mettre fin à ce fléau.

Si la décision a été globalement appréciée par les pharmaciens, certains citoyens désapprouvent l’application de cette volonté sur le terrain. Cela à cause des risques de pénuries de médicaments dans les quartiers et villages du pays. A cela s’ajoute aussi, la cherté des médicaments dans les pharmacies.

Pour Mamadou Diouhé Diallo, rencontré au marché de Bonfi dans la Commune de Matam, le gouvernement aurait dû mettre en place toutes les conditions qu’il faut avant toute décision. « Bien sûr le pays a besoin de l’application des lois. Mais avant de la mettre en pratique, il faudrait d’abord réunir les conditions qu’il faut. Notamment importer les médicaments et construire suffisamment de pharmacies, rendre un peu plus accessible les produits pharmaceutiques. Enfin mettre en place une équipe de monitoring qui s’occupera désormais du contrôle de la qualité des produits dans les différents points de vente » suggère M. Diallo.

Selon des informations recueillies auprès des autorités guinéennes par le Fond Monétaire International (FMI), un peu moins de la moitié des guinéens (44%) vivent en dessous du seuil national de pauvreté, estimé à 13 679 GNF/personnes /jour. Équivalent de 1,3 EUR en 2019.

Sélectionné pour vous :  Enlèvement de Foniké Mengué et Bilo Bah: le collectif d'avocats sort du silence et propose une piste au parquet général

Face à cette situation de pauvreté galopante de la population, l’accès aux produits pharmaceutiques dans les hôpitaux et dans les pharmacies agréées est l’un des véritables soucis pour la plupart des citoyens interrogés sur ce sujet.

C’est le cas de Dame Cissoco. « On sait déjà le prix dans les pharmacies c’est exorbitant. Je suis allé une fois dans une pharmacie pour acheter « le micron », on m’a dit 360 000 GNF. Je suis allée à Madina, je lui ai acheté à 80 000 GNF. » témoigne madame Cissoco.

Pour éviter que le pays ne se plonge dans une situation de crise de médicaments dans les jours à venir, Dame Fatoumata Bangoura demande l’implication du président de la transition Colonel Mamadi Doumbouya.

« Moi personnellement, je ne suis pas contre la décision mais, Colonel Mamadi Doumbouya doit revoir la situation. Car nous les pauvres citoyens nous n’avons pas la capacité de supporter le prix actuel des pharmacies. »

En conclaves avec les élus locaux et les administrateurs des marchés ce vendredi 16 septembre 2022, les autorités sanitaires ont largement expliqué les conséquences de la consommation des faux médicaments. A cet effet, le ministère en charge de la santé assure que toutes les mesures idoines ont été prises pour que toute la population guinéenne ait accès aux médicaments de qualité.

Ibrahima Foulamory Bah

LAISSER UN COMMENTAIRE AVEC Facebook