Oumar Camara, Maire de la Commune Urbaine de Faranah et Président de l’Association Nationale des Communes de Guinée (ANCG), a accordé un entretien à votre quotidien électronique lecourrierdeconakry.com, lors de son séjour de travail à Conakry.
Le maire Oumar Camara, lors de cette interview, est revenu sur les projets futur de l’ANCG, des reformes dans la gestion de la commune urbaine de Faranah et autres sujets liés à sa gestion depuis son arrivée à la mairie de Faranah. Lisez !
Aujourd’hui, vous êtes le nouveau président de l’Association Nationale des Commune de Guinée. Quels sont les défis à relever ?
A l’instant T, nous avons d’énormes défis à relever. Le premier défi est de faire revivre l’association, parce que par le passé l’association était en forme d’agonie. Car les responsables qui était à la tête sont décédés. Le président et la vice-présidente. D’autres membres aussi étaient inactifs. Donc le défi c’est non seulement avoir un bureau efficace qui répond aux aspirations des élus qui nous ont porté confiance, et être vraiment un vrai interlocuteur et l’interface entre les collectivités, l’État et le partenaire financier. Valoriser l’ANCG pour qu’elle soit une association digne de nom comme les autres associations des collectivités dans les différents pays.
Quel est le rôle de l’ANCG dans l’accompagnement des élus ?
L’ANCG est une association, une plateforme des collectivités guinéennes, qui joue l’interface entre l’État et les partenaires techniques et financiers. C’est une association qui appuie les collectivités dans l’atteinte des objectifs. C’est-à-dire l’ensemble des maires qui se sont retrouvés pour pouvoir mettre en place une association afin de défendre leurs intérêts.
Quels sont les projets du nouveau bureau de l’ANCG pour un futur meilleur de l’association ?
L’ANCG à pour rôle d’abord, de faire face aux préoccupations des populations. Parce que dans ces derniers temps, il y a eu des gèles de comptes. Nous sommes en train de rassurer le gouvernement que les élus que nous sommes, s’engagent à œuvrer dans le bon sens, dans le respect des pratiques de bonne gouvernance et pour pouvoir faire face aux défis que nous avons dans nos différentes collectivités. Parce que chaque maire est dépositaire d’un plan de développement local et doit présenter un bilan à ces collectivités. Nous, notre rôle, c’est de faire en sorte que vraiment les communes puissent continuer normalement. Parce que nous avons constaté que dans ces derniers temps, il y a eu un ralentissement, c’est ce que nous voulons corriger d’abord pour satisfaire la population à la base. Maintenir les conditions pour les élus que nous sommes, être dans l’esprit du gouvernement.
Les nouvelles autorités, le CNRD, demandent la mutualisation des fonds. Qu’en pense l’ANCG ?
C’est une bonne approche, la diversification des fonds du mécanisme de financement prête à des confusions. Mais s’il y a une agence qui est chargé de mobiliser les financements et après redistribuer aux collectivités, je trouve cela salutaire et c’est une reforme que le gouvernement actuel est en train d’engager. Pour nous c’est une très bonne approche, ça va vraiment dans le cadre de la bonne gouvernance.
Vous êtes le nouveau président de l’ANCG, mais avant, vous êtes le maire de la Commune Urbaine de Faranah. Parlez-nous un peu de celle ville ?
La commune urbaine de Faranah est une commune de type B, avec une population de 95 781 habitants. La population est à vocation agro-pastorale, c’est une ville qui a beaucoup de potentialité sur le plan de l’agriculture. Nous avons d’immense terres cultivables et aussi des ressources humaines dont l’exploitation n’a pas encore commencée et aussi une zone d’élevage. Au-delà de ça, nous avons des ressources humaines, parce que nous avons la chance d’avoir le plus grand Institut de l’Afrique de l’Ouest sur le plan agronomique et vétérinaire, qui forme même les éléments des autres pays de la sous-région. Donc ce qui veut dire que Faranah est une ville cosmopolite qui héberge vraiment pas mal d’autres citoyens de la Guinée et les pays de la sous-région.
Parlez-nous du plan de Développement Local de Fanarah. Est-t-il à jour ?
Dès ma venue à la tête de la mairie de Faranah, le premier travail que nous avons eu à faire, c’est l’élaboration d’un Plan de Développement Local (PDL). On ne peut pas aider une population, sans faire participer cette population pour qu’elle-même exprime les besoins qu’elles ont pour dire que dans notre secteur, dans notre quartier, voilà nos besoins et voilà les priorités qui sont là. Cela a été le tout premier travail de notre conseil communal. De 2019 à maintenant là notre PDL est à jour parce que c’est un plan de développement local élaboré pour 5 ans. Et je vous rassure que cela a suivi tout le processus. Du diagnostic jusqu’à tenir le forum et tenir aussi le conseil communal. Pour valider le PDL, nous avons tout respecté. Notre Plan de Développement Local est à jour.
Quels sont vos projets pour la commune de Faranah ?
A l’heure qu’il fait, il y a certains de nos chantiers qui sont arrêtés par faute de moyen. Ça c’est sur le plan infrastructure. Le deuxième point, il faut les renforcements de capacité sur beaucoup de question. La gouvernance n’est pas une chose aisée. Cela nécessite des renforcements de capacité non seulement des gouvernants et des gouvernés. Il y a aussi des questions de mobilisation des ressources qui posent problème. Parce qu’on ne pourra pas faire face aux besoins si on n’a pas les moyens nécessaires pour notre politique. Donc il y a la méconnaissance des textes par les élus, et aussi les contribuables qui doivent payer de l’argent sont réticents. Cela pose problème, alors qu’il faut sensibiliser la population pour qu’elle comprenne réellement l’enjeu afin de payer ces montants. Au-delà de cela il faut renforcer la capacité des gens sur les questions de la gouvernance locale.
Propos recueillis par Nantènin Traoré