Veuillez me pardonner, madame la ministre, de m’adresser à vous par ce canal peu conventionnel. C’est l’habitude de cette rubrique et j’imagine bien que n’étant nullement du monde des medias vous savez néanmoins ce qu’est une rubrique de presse, ne serait-ce que pour avoir côtoyé le milieu depuis la date d’aôut 2022 où il a plu au Président de la Transition de vous confier la gestion du département stratégique de l’Information et de la Communication.

Madame la ministre, comme on le dit trivialement, « je n’irai pas par quatre chemins avec  » toi », pour vous dire de bien vouloir présenter votre démission au Président de la Transition, chef de l’État, le colonel Mamadi Doumbouya.
Oui madame, démettez-vous de vous-même avant que l’on ne vous démette. Ce qui du reste est une question de temps.

Il arrive, madame, un moment où toute personne se penche sur son passé pour faire une introspection personnelle afin de savoir quelle est l’utilité de sa vie ou à tout le moins son apport dans la société ou son environnement immédiat. Et dans votre cas, quelle plus-value avez-vous apporté au ministère de l’Information et de la Communication depuis votre nomination en août 2022. Il est vrai que ce département n’était pas déjà un long fleuve tranquille avant votre nomination, mais quelques mois seulement après votre arrivée, c’est un véritable tsunami qui menace d’emporter humains, bâtisses et meubles du ministère.
Vous ne vous êtes jamais posé la question de savoir pourquoi vos passages à l’ARPT, SOGUIB et ministère des Postes, des Télécommunications et de l’Économie numériques ont toujours fait l’objet de bourrasques, de mécontentements des travailleurs jusque maintenant à la RTG que vous supervisez en qualité de ministre ? Cette introspection personnelle évoquée plus haut devrait vous donner une réponse claire. Moi je ne le puis, car cela relève de la psychologie et je n’ai aucune notion en la matière. Je vous conseille d’ailleurs en passant d’en voir un (psy) pour votre propre santé parce que ça craint là…

Tout a commencé à la RTG avec ce logo que vous tentez d’imposer aux travailleurs, au peuple de Guinée et au monde entier (la télévision est sur satellite, vous vous rappelez ?) suivi immédiatement par un plateau qui a très vite présenté des insuffisances techniques avec un éclairage des plus lugubres.
Selon vous, pour ce qui est du logo, l’idée serait de mettre en exergue le Nimba qui est le symbole et l’identité du branding national. De grâce madame, ne nous entraînez pas dans votre monde, car dans l’ancien logo le Nimba est plus visible, plus représentatif que dans le nouveau où il est petit et coincé en rouge dans une lettre où il doit bien suffoquer, le pauvre !

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Maintenant, quant au Plateau lui-même, le son est nettement mal calibré avec le difficile adjointement de l’analogique et du numérique, ce qui a créé le scandale que vous savez et que tout leonde sait, parce que lors de votre intervention il n’y avait aucun son dans votre direct. Pire encore, l’éclairage qui accompagne ce déficit de son est digne d’un plateau hollywoodien de film d’épouvante de Dracula, tant l’obscurité se le dispute aux légers cris stridents de quelques pointes métalliques qui devraient traîner par là, signe de la précipitation avec laquelle le travail a été fait.
Ceci est arrivé madame la ministre, parce que vous n’avez pas associé les techniciens de la RTG au travaux de renouvellement du Plateau. Vous n’avez voulez en faire qu’à votre tête, en important des techniciens qui ne connaissent pas la boîte comme ceux qui y travaillent depuis des années et sont positivement reconnus en la matière. Bien sûr, pour détourner la vigilance, vous avez associé quelques travailleurs à des réunions inutiles sans possibilités décisionnelles, à des voyages qui relèvent plus du tourisme, pour pouvoir dire enfin, « ils ont été associés ». Vous savez pourtant que ce n’est pas ainsi être associés. Vous avez envoyé une équipe extérieure qui a assuré les travaux sous votre propre supervision, sans faire appel à vos propres techniciens. Et ce qui devrait arriver arriva, panne totale de son, mauvais éclairage, etc. Pour ne pas subir les foudres du colonel Mamadi Doumbouya – parce que vous avez ainsi humilié toute la République par le biais du satellite -, vous avez pris les devants en trouvant des bouc-émissaires en la personne du directeur général de la RTG, du rédacteur en chef de la télévision et d’un technicien qui n’était même pas là !
Avouez, madame la ministre, que cet acte frise la lâcheté et la fuite de ses propres responsabilités. Ceci n’est pas digne du comportement d’un chef.

Pour la première fois dans l’histoire des médias dans notre pays, après vos fuites en avant et les sanctions injustes que vous avez infligées aux innocents, les travailleurs de la RTG, appuyés par leurs confrères des médias privés, ont lancé un vaste mouvement de grève qui finira pas être suspendu grâce à l’intervention du Premier ministre Bernard Goumou qui a promis de tenir compte des différentes revendications.

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Ainsi, le nouveau logo de la honte a disparu, les cadres injustement sanctionnés rétablis dans leurs droits sous la diligence du Premier ministre malgré votre entêtement, sûre que vous êtes d’une haute protection quelque part au sommet du CNRD. Mais, il a fallu des injonctions pour ne pas dire des cris du Premier ministre, pour que vous accédiez à la reprise des cadres suspendus. Et après une relative accalmie, vous avez profité ramener votre logo décrié comme une sorte de vengeance de votre part. Mais contre qui madame la ministre ? « Qui es-tu Aminata ? », s’est demandé un syndiqué de la RTG devant cet entêtement.

A cause de ce bras de fer inutile que vous entretenez avec votre personnel, ce dernier n’a pas été associé ni de près ni de loin à votre fameuse Semaine nationale des métiers de l’information et de la communication (SENAMIC) qui débutait d’ailleurs à un moment où tous les médias guinéens boycottaient les activités du Gouvernement à cause des agissements comme le vôtre et celui de votre collègue des Postes et Télécommunications.

Et comme à votre habitude vous vous êtes encore tournés vers l’Extérieur pour importer des panelistes et regrouper quelques étudiants pour « informer et communiquer pour une refondation réussie », selon le thème de votre SENAMIC. Il semblerait en outre que pour quelques étudiants vous auriez « mis en place une formation avec les meilleurs formatrices venant de différents pays ». Mais madame la ministre, votre refondation, c’est avec d’abord les Guinéens ou avec l’Étranger ? Êtes-vous sûre d’être dans ce sens dans les idéaux du CNRD ?

Pourquoi à l’entame de ce courrier je vous ai demandé de bien vouloir déposer votre démission ? C’est pour deux raisons principales et simples : Premièrement, en le faisant, vous aurez aidé votre pays, la Guinée, à réussir cette Transition dans la paix et la quiétude, sans affrontements ou bras de fer entre le Gouvernement et les médias nationaux, car manifestement vous êtes un problème, et cela vous permettra de vous consacrer à vous même.
Deuxièmement, vous êtes une patate chaude entre les mains de vos protecteurs au sommet du CNRD qui ne savent plus quoi faire de vous, puisque vous créez des problèmes partout où vous passez. En démissionnant de votre chef, vous les aideriez, puisque vous les empêchez ainsi d’accepter qu’un acte soit pris contre vous à leur corps défendant.

Madame la ministre, je ne vous remercierai jamais assez d’avoir soustrait de votre temps pour me lire.

Jeanne Laforestière

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