C’est en tant que témoin que le journaliste de profession, Mandian Sidibé, a comparu ce mardi 29 janvier devant le tribunal adhc à Kaloum pour faire sa déposition sur les évènements du 28 septembre 2009.
Dans sa déclaration, l’actuel directeur général de l’Office Guinéen de Publicité (OGP) a évoqué le cas des fausses des communes derrière la piste de l’aéroport international de Conakry, Gbéssia. Plusieurs corps ont été transportés dans des camions appartenant à l’homme d’affaires guinéen KPC.
Le témoin qui a préféré garder ses sources avait publié les informations portant sur le massacre sur les réseaux sociaux. Malgré l’insistance du tribunal, Mandian Sidibé est resté droit dans ses bottes.
D’après les avocats, le statut de journaliste de Mandian Sidibé pose problème. Parce qu’au moment de la publication des informations sur les réseaux, les conseillers estiment que le témoin était considéré comme blogueur et non un journaliste. Car, il a manqué de professionnalisme dans le traitement des informations.
Me Pépé Antoine lamah « La déposition de Mandian Sidibé n’a été qu’une perte de temps. Dans sa fuite en avant, il a fait savoir au tribunal que tout ce qu’il a déclaré dans la vidéo qui incité le ministère public à le citer, l’aurait été rapporté par une source, dont il garde de se dévoiler. Vous comprenez aisément que c’est des affirmations venant du Général Sékouba Konaté. Nous avons tous entendu Mandian Sidibé dire que ‘’la personne de qui je tiens ma source est un membre du gouvernement, il était proche du pouvoir’’. Donc c’est le Général Sékouba Konaté qui un matin a appelé un journaliste pour lui dire qu’il y a des fausses communes derrière la piste de l’aéroport et que KPC, Baidy Aribot et Keira seraient bien informés. Puisque selon lui, se sont ces personnes qui ont dirigé cette opération.
Aujourd’hui, malheureusement Mandian Sidibé a refusé d’assumer sa proximité pendant son exil français avec le Général Konaté. Il est venu rapporter ici, les propos truffés de contre vérité venant du Général Konaté. Je pense que M. Mandian qui se dit journaliste n’a pas fait un travail professionnel. Il n’est pas une personne qu’on peut considérer de crédible devant ce tribunal. Nous sommes devant un tribunal criminel qui ne juge pas en fonction des rumeurs. Il juge en fonction des preuves fiables palpables. » a asséné l’avocat de Dadis.
C’est sur cette même lancée que son confrère, Me Lancinet Sylla renchérit en disant : « Ce procès est très sérieux. Il faut éviter de faire comparaitre n’importe quelle personne avec le statut de témoin. Mandian Sidibé qui se fait passer pour un journaliste peut-être il a été, mais les informations qu’il est en train de faire passer ici, ces informations ne peuvent pas être celles qui proviennent d’un journaliste. Un journaliste ne fait pas passer une nouvelle à l’état brute. Il doit la recouper, il doit la vérifier. Lui, il vient se livrer à des déclarations non vérifiées. Aujourd’hui, il n’a pas honoré la profession de journaliste. Les informations relayées sur sa page facebook qui ne sont pas recoupées, ces informations-là peuvent donner lieu à des poursuites contre lui sur la base de la cyber criminalité. »
Suite son exposé Mandian est toujours devant la barre pour répondre aux questions des avocats. Après les informations dévoilées sur les réseaux pendant son exil en France, Mandian Sidibé était l’un des témoins les plus attendus de ce procès. Pour l’instant sa déposition semble loin de satisfaire le tribunal
Ibrahima Soya