Ce lundi 29 avril, les écoles ont été prises d’assaut par une centaine des enseignants contractuels. Cette idée de blocage des cours a été prise depuis le samedi 27 avril 2019 lors d’une assemblée générale.

Depuis octobre 2018 ces enseignants contractuels ont été recrutés en leur miroitant  l’espoir d’être engagés à la Fonction publique et c’est ce qui n’a pas été fait. Les cours ont été boycottés dans toutes écoles privées et publiques  par les enseignants contractuels. Sur les pancartes des manifestants on pouvait lire : ‘’Nous demandons notre engagement sans condition ‘’,  ‘’Notre intégration sans concours’’,  ‘’Sans les contractuels, la Guinée allait connaître une année blanche’’….

Cette manifestation était dirigée par le coordinateur régional Laye Camara, après avoir sillonné dans des différentes écoles. Il était accompagné par le maire de Kankan, Mory Kolofon Diakité et les services de la sécurité. Ils se sont dirigés à la DPE (Direction Préfectorale de l’Education). Là-bas, ils se sont heurtés au dispositif sécuritaire à la rentrée.

La marche pacifique est partie du terrain de l’université de Kankan, en passant par le lycée 3 avril, Samory Touré et Alpha Yaya Diallo avant de mettre le cap sur le lycée Marien N’Gouaby pour finir au lycée Morifindjan Diabaté.

Partout dans ces écoles, les contractuels ont boycotté les cours sous le regard impuissant des responsables d’écoles. Ils ont aussi pu compter sur le soutien des élèves, qui les ont accompagnés durant tout le périple.

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Selon Laye Camara, coordinateur régional des contractuels de Kankan, c’est insupportable d’être jeté à la poubelle après avoir servi l’école guinéenne pendant des mois : « Après avoir servi durant plus de sept mois de façon satisfaisante, nous avons constaté avec amertume, une mauvaise volonté affichée du ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation qui ne veut surtout pas pour le moment, nous intégrer à la Fonction publique malgré les consignes du Président de la République. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire de nous faire entendre en demandant notre intégration à la Fonction publique, sans condition dans un bref délai faute de quoi nous continuerons les manifestations à Kankan ».

El hadj Mohamed Camara, professeur de Chimie, est à 85% de son programme et soucieux de ses candidats au BEPC pour la finalisation de son programme, nous parle de son mécontentement : ‹‹ Ce que nous réclamons à l’Etat ce n’est pas grande chose, c’est tout simplement l’engagement direct de ces jeune contractuels d’Etat sans condition, sans passer par le concours, parce que c’état lui qui a décidé lors de la grève du SLEG de recruter ces jeunes talents du pays pour les envoyer en classe et nous avons prouvé. Si vous voyez la Guinée n’a pas connu une année blanche c’est grâce à ces jeunes. Si aujourd’hui on entend par notre grande surprise que nous sommes des suppléants, c’est étonnant. On ne demande pas autre chose à l’Etat si ce n’est pas notre engagement direct ››.

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Cette manifestation des contractuels a paralysé les activités éducatives dans toutes les écoles de la commune urbaine. Certains élèves, à l’image de Bah Ramatoulaye du lycée Marien N’Gouaby, dénoncent l’attitude des élèves qui les ont forcés à sortir de la classe en jetant les pierres : « C’est des élèves des autres écoles qui sont venus jeter des cailloux pour nous faire sortir. Lorsqu’on est sortis,  les professeurs nous ont demandé de rentrer encore. Je suis contre ce mouvement parce qu’aujourd’hui il n’y a pas eu cours ».

Pour le moment, les autorités éducatives ne se sont pas exprimées sur la situation, et selon des sources hospitalières, deux cas de blessés ont été enregistrés suite aux jets de pierres entre élèves pro et contre manifestants.

A retenir que les enseignants contractuels sont au nombre de 741 dans la préfecture de Kankan et 1328 au compte de la région.

Kankan; Mamadi Kaba pour lecourrierdeconakry.com

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