Le bras de fer entre les militaires au pouvoir et la classe politique est loin de trouver son dénouement. Le deuxième anniversaire de l’avènement au pouvoir du CNRD a laissé transparaitre cette grande divergence. Du côté du pouvoir militaire, on cherche à polir le bilan dans le cadre d’une campagne de séduction d’une opinion devenue assez exigeante, cependant moins incrédule. Du coté des adversaires, réunis au sein des forces vives, la bataille est de présenter ce bilan sous une monture détestable.

De part et d’autres, on est dans l’instrumentalisation du passé pour nuire à l’autre en sélectionnant les souvenirs. On a juste appris à s’adapter avec justesse au contexte. Alors tant pis pour une opinion nationale manipulable à souhait.

Les amis d’hier s’affrontent aujourd’hui impitoyablement.

Ce 05 septembre 2023, grâce à la tribune qui lui a été offerte gracieusement par les médias, la junte a tenté l’exercice de séduction. Elle s’y est essayée avec la bénédiction d’une presse publique et privée qui a décidé d’accompagner l’initiative. Les ministres ont fait de leur mieux. Ils ont affronté les journalistes qui n’étaient pas forcément dans la même dynamique d’accompagnement voulue par leurs patrons. Ce n’était pas mal. Mais ç’aurait encore été parfait si le Général Amara Camara et le colonel Aminata Diallo, ne s’étaient pas illustrés par leur communication qui questionne leur niveau peu appréciable. Ils se sont fendu de déclarations aux allures dithyrambiques, absolument controversées, parce que totalement décalées de la réalité. Tel un cheveu dans la soupe, les deux interventions aux qualités intellectuelles plutôt contestables, ont fortement étiolé une communication gouvernementale, quoiqu’on dise, bien réglée.

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Pendant ce temps, ce sont les amis d’hier, ces oxymores politiques qui ont claqué la porte de la synergie, en réaction à leur exclusion de l’initiative. Et une nouvelle fois, ils ont fait appel à leur stratégie classique, à savoir les manifestations de rue. L’objectif, à coup sûr, était d’attirer les attentions de la communauté internationale qui ne semble plus à leur écoute. Il fallait, à cet effet, mobiliser à l’échelle nationale. Mais le constat est que c’est toujours la route le prince, dans la commune de Ratoma, réputée incandescente même en temps d’entente politique , qui a été la seule à répondre à cet appel.

Pour dire tout en peu de mots, la guerre des mots et des nerfs, à l’occasion de l’An 2 de la transition, n’a pas tourné en faveur des adversaires politiques des militaires qui ne devaient pourtant pas manquer d’arguments pour rallier l’opinion publique à leur cause, tellement que les rois de la bidouille dans leur gestion sont fournis à foison. Peut-être que leur voix a été rendue inaudible par un manque de cohérence et d’objectivité décelé dans le combat. Ou peut-être que les profils sont surannés.

Mognouma Cissé

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