Malgré la ratification de plusieurs conventions internationales en faveur des enfants, la Guinée doit fournir plus d’effort pour soulager cette couche. Voilà l’essentiel du message porté par le ministère de l’action sociale et l’UNICEF coorganisateur de l’atelier du 22 au 23 février 2019 sur le Plaidoyer et le suivi budgétaire sensible aux enfants .

La population guinéenne est composée à près de 50% d’enfants de moins de 15 ans selon le rapport du recensement général de la population (RGPH 3) de 2014. 83,7% des enfants de 0-17 ans sont privés de protection contre la violence, plus, 64,7% d’enfants âgés de 12 à 17 ans sont privés de leurs droits à l’éducation, un taux de privation plus élevé par rapport aux enfants de 5 à 11 ans selon le rapport final sur la pauvreté des enfants (UNICEF).

 En Guinée 68,2% d’enfants subissent au moins 3 privations à la fois qui sont celles relatives à l’accès à : l’éducation, l’eau et santé. Cette situation est encore plus dramatique en zone rurale comme l’illustre la région de Faranah où 84,5% d’enfants connaissent ces 3 privations majeures.

Aussi, 71,8% d’enfants sont touchés par la pauvreté multidimensionnelle (accès à divers biens, services et infrastructures essentiels à la survie, à la protection et au bon développement de l’enfant). Ce taux excède le taux national de la pauvreté monétaire (55,2%) l’identification des enfants pauvres

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« La privation de l’enfant va au-delà de la situation économique des ménages. Un enfant peut être dans un ménage relativement aisé, mais il peut être violenté ou ne pas avoir accès à l’éducation, à l’information, à l’eau potable… » a confié M.Emile Tinkiano de l’Unicef.

Ainsi, la question des droits de l’enfant reste une préoccupation majeure pour un pays comme la Guinée.

D’où l’importance de faire un plaidoyer pour une budgétisation sensible aux enfants selon M.Emile Tinkiano, spécialiste en politique sociale à l’Unicef .

Cet atelier qui avait pour cible les journalistes et les acteurs de la société civile vise selon le directeur national de l’action sociale, à outiller ces derniers sur des connaissances de base de la finance publique pour entreprendre des analyses budgétaires et faire un plaidoyer auprès des acteurs concernés. Ce qui leur permettra d’influencer les budgets nationaux en faveur des enfants.

Une action collective des médias et de la société civile

Professionnels (les) de médias et acteurs de la société civile ont décidé de la mise en place d’un groupe de réflexion sur le plaidoyer sur la budgétisation sensible aux enfants.  Cette action commune dont l’objectif est d’initier et de conduire une série d’actions d’information et de plaidoyer en faveur du rehaussement du budget consacré à l’action sociale et particulièrement à celui de l’enfant. Ce qui permettra à long terme de créer un cadre meilleur de de protection et de promotion des droits de l’enfant avec les principaux acteurs du domaine.

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Le groupe de réflexion s’investira aussi dans le partage d’informations des structures spécialisées vers la population, de sensibiliser et aussi de créer des opportunités de synergie d’actions entre les acteurs du domaine.

Le secteur de l’enfance est transversal parce que touché par la santé, l’éducation. Il est plus que nécessaire de lui consacrer une ligne spécifique pour une meilleure prise en charge.

Monique Curtis

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