Le président de l’Union des Forces Démocratique de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo a tenu un point de presse ce jeudi 17 février 2022, à Conakry. Face à la presse, il s’est largement exprimé sur la vente d’Air Guinée. Il précise qu’il est loin d’être l’auteur de liquidation de la compagnie aérienne de Guinée.
Dans son discours de circonstance, le président de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), El Hadj Cellou Dalein Diallo est revenu sur la genèse de cette affaire dans laquelle il est impliqué en tant que ministre des Transports.
« Le président Sékou Touré venait d’acquérir trois Boeings. Il y avait un Boeing 707, un Boeing 727, et un Boeing 737. lls ont dit que les compagnies aériennes dans toute l’Afrique avaient des difficultés, notamment Air Afrique, Air Sénégal No 1, Air Côte D’Ivoire No 1 , y a eu beaucoup qui ont été liquidés… Donc, ils ont commencé cette liquidation par la vente de deux (2) avions, c’est monsieur Babacar N’Diaye qui était ministre de transport. Le 707 et le 727, ont été achetés par des investisseurs nigérians. J’étais loin d’être ministre dans ce gouvernement parce qu’on était en 1987 je crois. »
« Les deux avions ont été vendus. Ils ont dit, il faut laisser un avion pour le président de la république pour voyager. On lui a laissé le 737. Mais on n’a pas achevé les clarifications de revenus et lui, il se retrouve avec un avion qui est à la fois l’avion de commandement du président…qui est Air Guinée. Le président voyageait beaucoup à l’époque, s’il part pour une semaine, 10 jours naturellement, il n’y a pas de transport. Le Fond Monétaire est revenu à la charge de la banque, il faut assurer cette privatisation. Ils sont même, pour que l’avion sorte de la Guinée avec en liquide. En 1990, on prend un décret pour faire d’Air Guinée une entreprise à participation publique pour ouvrir son capital…Donc finalement, la décision le fond monétaire et la banque sont revenus à la charge. » a-t-il souligné avant d’ajouter « Un dossier a été présenté au conseil des ministres qui a approuvé l’acte de privatisation d’Air Guinée. C’est dans la mise en œuvre de cette privatisation puisque l’organe a envoyé un expert pour aider à la rédaction d’un cahier de charge et un dossier d’appel d’offre l’expert était en Guinée lorsque le président m’a appelé il m’a dit ‘’Vous êtes en train de vendre mon avion ?’’ je lui ai dit oui président, le conseil des ministres a décidé. Il m’a dit non, non, il ne faut pas faire ça, on a vendu les deux premiers avions, à l’étranger Elhadj Mamadou Sylla veut acheter il faut le vendre. Je me suis opposé toute suite devant Mamadou Sylla qui a témoigné. Le président s’est fâché parce qu’il y avait des conflits connus entre Mamadou Sylla et moi et le président pensait que c’est parce qu’il y avait ce conflit entre moi et Mamadou que je me suis opposé. Mais en réalité je connaissais la complexité du transport aérien… Bref le président a dit « s’il veut acheter, en tout cas on ne vend pas à un étranger, les deux autres on les a vendus à des étrangers cette fois-ci il faut vendre à un guinéen. C’est lui qui sait comment il va se débrouiller », je lui ai dit monsieur le président, je ne suis pas chargé de la privatisation, il y a un ministre en charge du portefeuille… Il y a un certain monsieur Camara qui a tenté de convaincre le président, le président a dit « Donc c’est mon argent normalement moi je le vends à El Hadj Mamadou Sylla. » Il a écrit un décret et a signé et l’opération a eu lieu. La mise en œuvre de privatisation, c’est le domaine de finances, s’il a payé ou s’il n’a pas payé ça ne relève pas de mon domaine. Parce que d’abord c’est moi en tant que ministre en charge de l’aviation civile, il fallait transférer à Air Guinée Express… « J’ai signé la convention mais l’opération de liquidation d’Air Guinée et de toutes ses facettes vraiment s’est passé au ministère de l’économie et des finances et c’est lui qui devrait encaisser, c’est lui qui a ficelé, c’est lui qui devait accepter » a laissé entendre le président de l’UFDG Elhadj Cellou Dalein Diallo.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com
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