En séjour de travail à Conakry, une délégation de la Cour Pénale Internationale (CPI), dirigée par le procureur général adjoint de la Cour, Mame Mandiaye Niang, a visité ce mercredi le chantier du tribunal ad hoc. Le bâtiment qui abritera le procès du massacre du 28 septembre 2009. Une démarche qui s’inscrit dans la logique d’évaluer le niveau d’avancement du dossier et d’accompagner la Guinée à organiser ce procès attendu depuis les évènements douloureux de 2009. Cette tragédie qui avait eu lieu dans le vieux stade de Conakry a provoqué plus de 150 morts et des viols sur les femmes.

Tribunal ad hoc pour le 28 septembre en chantier

A l’absence du ministre de la justice et des droits de l’homme Charles Wright, c’est le secrétaire général du gouvernement, Abdourahmane Sikhé Camara qui a conduit les hôtes.

Après avoir fait le tour du futur palais de justice, le chef de la délégation de la CPI se dit satisfait de l’évolution du chantier qui pourrait se terminer avant le 20 septembre prochain. Cela permettra ainsi de démarrer le procès le 26 de ce mois comme l’a récemment annoncé le Garde des Sceaux.

« Ce que j’ai vu confirme vraiment une avancée extrêmement significative dans la préparation de ce procès symbolique. Je pense pouvoir retourner et dire avec confiance que ce premier défi logistique est sur le point d’être remporté. » a assuré Mame Mandiaye Niang avant de préciser que les enjeux de ce procès ne se limitent guère à la logistique.

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 « Le défi logistique ne résume pas tous les enjeux. Il y a encore beaucoup d’enjeux qu’on se fera fort nous de la CPI de suivre avec attention. Surtout avec la volonté d’accompagner les efforts au niveau national, de rendre justice à des guinéens par les guinéens. »

En ce qui concerne le respect de la date du démarrage du procès, le procureur général adjoint de la CPI soutient que le plus important c’est d’ouvrir les audiences. Cela avant la date d’anniversaire de ce massacre. Néanmoins, il assure qu’en fonction des difficultés rencontrées, la date peut être réajustée.

Pour le représentant du gouvernement, les avancées dans le dossier du 28 septembre matérialise une volonté politique des dirigeants actuels du pays. Abdourahmane Sikhé Camara est convaincu que ce procès aura bien lieu à Conakry. Puisque c’est l’une des priorités de la junte militaire au pouvoir depuis le 5 septembre 2021.

Bien que les travaux d’exécution de ce tribunal ad hoc soient à plus de 90%, les doutes planent sur la tenue du procès pendant ce mois de septembre. Puisqu’au-delà du bâtiment, il y a le problème d’équipement et d’installation. D’après les informations qu’on a reçues en off, il y a plusieurs matériels qui doivent venir de l’extérieur mais jusqu’à présent la commande n’est pas lancée apprend-on.

Par ailleurs, il faut signaler que lors de cette journée, la délégation de la CPI a rencontré les 61 magistrats et les 15 greffiers qui sont en formation au centre de formation judiciaire dans la l’enceinte de la Cour d’Appel de Conakry.

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Ibrahima Bah

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