La pandémie de Covid-19 est en train d’accélérer sa propagation en Afrique, qui concentre pour l’instant seulement 3 % du total mondial des cas de contamination par le nouveau coronavirus, a prévenu jeudi la directrice régionale pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la santé.
La vitesse à laquelle le nombre de cas confirmés de Covid-19 a doublé — moins de 20 jours — montre l’accélération de la propagation du nouveau coronavirus en Afrique, a averti, jeudi 11 juin, l’Organisation mondiale de Santé (OMS).
Selon un décompte de l’AFP sur la base de sources officielles, la barre des 200 000 contaminations par le nouveau coronavirus en Afrique a été franchie mardi.
« Il a fallu 98 jours pour atteindre la barre des 100 000 cas et 18 jours seulement pour franchir celle des 200 000 », a souligné la Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, lors d’un point de presse par vidéo au siège de l’OMS à Genève.
« Même si ces cas enregistrés en Afrique représentent moins de 3 % du total mondial, il est clair que la pandémie s’accélère » sur le continent, a-t-elle précisé.
En Afrique, « la pandémie reste concentrée dans et autour des capitales, mais nous voyons de plus en plus de cas en province », a poursuivi la Dr Moeti qui estime que le virus est entré dans la plupart des pays du continent par les capitales, via les vols internationaux.
Plus de 70 % des décès en Afrique concentrés dans cinq pays
« Dix des 54 pays d’Afrique » recensent 80 % des cas, et l’Afrique du Sud à elle seule 25 % d’entre eux, a-t-elle également souligné. Plus de 70 % des décès sont enregistrés dans seulement cinq pays : Afrique du Sud, Algérie, Nigeria, Égypte et Soudan.
S’il est possible que certains cas asymptomatiques ou légers passent sous les radars, l’OMS Afrique ne pense pas qu’un nombre important de cas graves ou de décès ne soient pas comptabilisés en Afrique, selon le Dr Moeti.
La relative jeunesse de la population africaine comparée à celles d’autres continents, et l’expérience acquise dans la gestion d’autres épidémies ont été citées parmi les raisons expliquant le taux de décès en Afrique, inférieur à celui d’autres continents.
Les mesures précoces dans certains pays d’Afrique ont permis de conserver des bilans bas, mais une vigilance constante reste de mise, selon la Dr Moeti.
« Avant que nous ayons accès à un vaccin efficace, je crains que nous devions vivre avec une hausse constante dans la région, avec des foyers à gérer dans de nombreux pays, comme c’est le cas actuellement en Afrique du Sud, en Algérie, et au Cameroun, qui nécessitent de très fortes mesures de santé publique », a-t-elle poursuivi. « Nous espérons sincèrement ne pas voir de systèmes de santé débordés », a-t-elle conclu.
Source: France24