Frappées de plein fouet par les conséquences de la crise sanitaire causée par le nouveau coronavirus, beaucoup de fermes avicoles de la commune urbaine de Labé risquent de purement et simplement fermer, a appris lecourrierdeconakry.com.

En plus de l’alimentation des volailles qui se fait de plus en plus rare, les stocks de produits chimiques en provenance exclusivement de l’Occident et indispensables dans le fonctionnement des centaines d’entreprises avicoles de Labé sont en passe d’être épuisés.

« Actuellement l’aviculture a des risques. Et les risques là c’est quoi ? Si on n’arrive pas à gérer cette maladie, nous, aviculteurs, on risque d’avoir de sérieux problèmes. C’est-à-dire si ça continue comme ça, on ne pourrait pas avoir l’alimentation des volailles. En plus il risque d’avoir sous peu une rupture de produits chimiques comme la méthionine, la phosphate bi calcique, tec. Ce sont des produits qui viennent de l’Europe. Et cela est pratiquement épuisé et on n’a pas où en trouver. Et si on n’a pas ces produits, les volailles ne vont pas pondre ; et si cela arrive, naturellement on serait obligé de les vendre et de fermer les fermes car il n’y aura pas une deuxième option», estime Ousmane Algassimou Diallo, jeune fermier.

Poursuivant son exposé, le jeune fermier aborde la question de l’alimentation: «Si on prend le maïs, vous savez que le Foutah n’arrive pas à produire une quantité de maïs suffisante. Donc, c’est un impact. Il faut qu’on se déplace jusqu’à Guéckédou et parfois même en Côte d’Ivoire, au Mali, au Burkina. Il fut un temps où on est allé jusqu’au Brésil pour avoir le maïs en quantité suffisante parce qu’imaginez 60 % de l’alimentation des volailles c’est du maïs. Donc si Labé n’arrive pas à trouver du mais en suffisance, naturellement on va perdre nos volailles parce qu’on est en train d’épuiser nos stocks comme ça. Si ça continue ainsi, les fermes risquent de fermer ».

En plus de tout cela, le prix des produits avicoles est fortement affecté : « Dès après le mois de Ramadan, le prix des œufs a chuté comme cela s’est passé avant le mois saint. C’est l’arrivée du ramadan, avec une forte demande, qui a permis à ce moment d’équilibrer le prix sinon on vendait l’alvéole à 15 000 GNF ici car c’est un produit qu’on ne peut pas stocker. Et avec le ramadan on a vendu l’alvéole entre 25, 27 et 30 000 GNF parce que la majeure partie des personnes ne consomment les œufs chez nous à Labé qu’au mois de ramadan. »

Djenabou Bah Labé, pour lecourrierdeconakry.com