Depuis la prise du pouvoir le 5 septembre par le CNRD, le président de la transition Colonel Mamady Doumbouya s’est engagé à lutter contre la corruption en Guinée. Ainsi, c’est dans cette dynamique que la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a été créée pour lutter contre les malversations financières.
Lors d’une récente sortie à la télévision nationale, la ministre de la justice garde des sceaux, Fatoumata Yarie Soumah, a apporté des précisions importantes sur le fonctionnement de cet organe de lutte contre la corruption.
Selon la ministre, la CRIEF est une justice pénale au premier et au deuxième degré qui a pour vocation de connaître les infractions économiques et financières. À titre d’exemple « le détournement de deniers publics ». « Les infractions économiques et financières sont de la compétence de la CRIEF mais pas toutes les infractions économiques et financières. C’est sont les infractions économiques et financières qui sont égales ou supérieures à 1 milliard qui seront connues par cette juridiction. Donc, il va s’en dire que les infractions qui sont en deçà de ce montant seront connus par les juridictions de droit commun et les tribunaux de 1ère instance et les cours d’appel ordinaires. » Dit-t-elle avant d’indiquer que « la CRIEF va également connaître des questions sur la corruption, sur le blanchiment des capitaux, elle va également connaître des infractions de droit des affaires. C’est à dire les infractions qui sont définies dans les actes uniformes de l’OHADA. »
Poursuivant son speech, elle souligne : « Nous allons faire application du code de procédure pénale et toutes les lois spéciales qui ont été votées par la Guinée. Le code de procédure pénale prévoit des mécanismes qui garantissent la tenue d’un procès équitable. Par exemple, dans l’ordonnance il est prévu même que la garantie fondamentale d’un avocat qui sera commis d’office si les partis n’en n’ont pas, c’est pour vous dire que c’est vraiment un gage du respect du droit des justiciables. »
La ministre de la justice garde des sceaux madame Fatoumata Yarie Soumah, conclut en ces termes : « Le président de la transition et ses collaborateurs que nous sommes, cherchons juste à normaliser la Guinée. La création de cette CRIEF est un message, un signal fort à l’endroit de tout le peuple de Guinée, pour leur dire qu’il n’y aura plus l’impunité dans la gestion de la chose publique. Qu’il n’y aura plus d’impunité, quelques personnes ne peuvent pas s’accaparer de la chose publique et penser ne pas pouvoir être jugées et punies éventuellement s’ils sont reconnus comme coupable. Ensuite, c’est un message de bonne foi envers nos partenaires pour leur signifier que la Guinée est en pleine mutation que nous prenons l’engagement de sévir les malversations qui auront lieu dans notre administration. La CRIEF n’est pas un instrument de règlement de compte encore moins de chasse aux sorcières. C’est un instrument de normalisation. »
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com
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