Classée deuxième dans le monde après la Somalie, la Guinée présente un taux de prévalence de 96% de mutilation génitale féminine. Dans cette étude approfondie, il est indiqué que l’excision est souvent pratiquée par des exciseuses traditionnelles à 87%. Mais, l’intervention médicale est de plus en plus sollicitée. Les victimes subissent la violence de ce souvenir douloureux.

Selon plusieurs témoignages, la mutilation génitale présente d’énormes conséquences surtout si elle est faite avec des outils rudimentaires : la femme excisée peut avoir des infections, des saignements incessants, des douleurs profondes, privation du désir sexuel, des risques de stérilités, des complications à l’accouchement etc…

Pourtant malgré ces inconvénients, les femmes ont des avis divergents sur l’abandon définitif de l’excision en Guinée. Aujourd’hui plusieurs victimes vivent encore dans leur mémoire la douleur de cette opération sociale.

La peur ventre, il y a 25 ans Ramatoulaye Barry est passé de force à table de l’exciseuse dans son village à Boffa.  Cette douleur n’a jamais quitté son cœur. « L’excision cause beaucoup de problèmes aux femmes surtout quand c’est mal fait. Je sais, parce que j’en ai été victime. Ça crée beaucoup de problème. Quand je t’ai toute petite, j’ai failli laisser ma vie jusqu’à présent, j’ai des problèmes et j’ai rencontré aussi des difficultés à l’accouchement. Je suis vraiment contre l’excision mais le problème de l’excision dépend de la mentalité ».

Salématou Sylla : « L’excision est l’une des plus épreuves douloureuses que j’ai vécu dans ma vie.  Quand j’avais 6 ans, je suis partie au village pendant les vacances, c’est en ce moment qu’on m’a excisé. Je n’oublierais jamais ce jour. Puisqu’après l’acte je ne pouvais plus m’arrêter, je pleurais j’avais des douleurs, il a fallu qu’on rappelle le docteur pour atténuer la douleur. Jusqu’à présent, je continue à demander à ma maman pourquoi elle m’a fait ça, elle répond que si elle n’avait pas fait que je ne pouvais pas maitriser mon désir sexuel que j’aurai eu des enfants hors mariage… A l’époque dans notre village c’est une seule personne qui excisait tout le monde avec les mêmes instruments et cela peut provoquer des infections graves. ».

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Lucie Lamah « L’excision est une pratique culturelle à bannir parce que quand on remonte à nos sociétés on a du mal à dire d’où ça vient. C’est un phénomène qu’on a importé qu’on a mis plus souvent sur le cout de la religion. C’est une mutilation, une violation du corps de la femme de ce que Dieu a fait. Il ne revient pas à l’homme de remettre ça en cause. Surtout quand la pratique expose la vie des filles et femmes en danger. Cela peut en résulter de la mort, des séquelles qui vont la suivre durant toute sa vie en termes de qualité de vie sexuelle et au moment de l’accouchement. Donc c’est une pratique intitule. En tout cas l’objectif premier qui est de diminuer la sensibilité de la fille pour qu’elle soit sérieuse n’est pas vérifiés. 80% des femmes sont excisées, mais ce n’est parce qu’une fille est excisée ou pas qu’elle soit sérieuse, ça obéit à des règles culturelles sociales, d’éducation de valeur personnelle. Le choix d’être une femme facile ou non n’est pas liée à l’excision c’est une erreur ».

Quant à Kadiatou Soumah encore célibataire, excisée, mais elle n’est pas contre la pratique et propose une modération.

« En tant que femme musulmane je suis pour l’excision. Je pense que les conséquences dépendent de la manière de faire. L’excision pratiquée avec modération comme la suggéré le Prophète Mohammad (PSL) n’a pas de conséquence néfaste à moins qu’on utilise des instruments inadéquats. Il faut juste utiliser des outils modernes. Certes je n’ai pas eu d’enfant mais honnêtement je n’ai rencontré aucun problème pour l’instant lié à l’excision ».

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Monia Briggs

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