Depuis la fin du mois de mars 2022, la maison commune des journalistes se trouve à la Minière, où le président de la république, Mamadi Doumbouya a octroyé ‘’provisoirement’’ aux hommes de médias qui ont longtemps réclamé un local à l’Etat guinéen. Suite au déménagement à ce nouvel endroit, un reporter du Courrier de Conakry, s’est rendu sur les nouvelles installations pour s’entretenir avec le directeur général de la Maison de la Presse, Hassane Kaba.
Au cours de cette interview, M. Kaba nous a élucidé sur la situation de cette nouvelle maison de presse. Contrairement à beaucoup d’hommes de médias, il signe et persiste que le local de la Minière est offert provisoirement aux journalistes en attendant la construction d’une maison de presse digne de ce nom. Lisez !
Le Courrier de Conakry : Pouvez-vous nous rappelez dans contexte cette nouvelle maison de la presse a été obtenue et comment le déménagement s’est passé de Kipé à la Minière ?
Vous vous souviendrez très certainement le jour de la remise des clés du nouvel endroit aux responsables des médias plus précisément au président du Conseil d’Administration (CA) de la Maison de la Presse (MDP). Depuis lors, le CA a décidé qu’il fallait quitter Kipé où nous étions pour venir à la Minière de façon graduelle. Nous avons procédé de façon graduelle pendant près de deux semaines, en récupérant nos effets tout doucement pour ne pas quitter de façon brutale. La dernière fois que nous avons quitté Coleah, cela avait eu quelques incidents fâcheux sur nos matériels. Cette fois-ci, il faut dire que dans l’ensemble ça s’est bien passé.
En plus, il fallait le faire plutôt que possible puisque, comme Coleah il y avait des impératifs de loyer. Et ça fait partie de nos doléances présentées aux autorités du pays pour nous aider à les surmonter. Donc, ce nouvel endroit nous a été donné dans cet esprit mais qui n’est qu’un endroit provisoire. Nous restons à la Minière jusqu’à la construction effective et définitive de la maison de la presse à Koloma.
Le Courrier de Conakry : Vous dites que c’est provisoire, alors que selon les informations, cette maison de la presse est offerte définitivement aux journalistes, qu’en dites-vous ?
Non, ce n’est pas définitif, ça n’a jamais été dit comme ça, c’est de façon provisoire. Cette nouvelle maison de la presse se trouve à un endroit qui appartient bel et bien au patrimoine bâti public. C’est à dire après l’opération de récupération à laquelle nous ne voulons pas nous mêler, ça nous dépasse un peu… Il a été dit clairement que c’est reverser au niveau du patrimoine bâti public. Nous, comme le Colonel Mamady Doumbouya avait promis, lors de la présentation des vœux, suite à une demande des associations de médias pour nous venir en aide par rapport à la construction d’une nouvelle maison de la presse, il nous a promis de le faire. Entre temps, le CA a eu à mener des démarches qui sont aujourd’hui assez avancées et qui nous permet d’espérer. Mais la finalité ça sera la construction d’une maison de la presse certainement à Koloma.
Le Courrier de Conakry : Avez-vous obtenu des documents vous permettant d’occuper cet endroit ?
Ça s’est passé en présence du directeur du patrimoine bâti public. Je crois que vous a été à la cérémonie officielle et historique au cours de laquelle, les clés ont été officiellement remises aux responsables de la maison de la presse de façon officielle. Comme pour dire que l’acte est plus officiel qu’au mode. Évidemment, forcément il y aura un procès-verbal qui va être signé par les différentes parties et qui attestent que nous ne sommes pas venus ici par le hasard ou comme par accident.
Le Courrier de Conakry : Pendant que vous êtes là, ne craignez pas que si toutefois le régime change, qu’on vous demande de quitter ?
Il y a le principe de la continuité de l’Etat. C’est un acte officiel inscrit dans les livres certainement du patrimoine bâti public et la remise des clés a été fait en présence des hautes autorités, le ministre secrétaire à la présidence, le directeur du patrimoine bâti public était là, notre ministre tutelle Madame Pola Rosa était aussi présente.
Même si demain il y a un changement ou un bouleversement, les nouvelles autorités devraient tenir compte du fait que nous n’avons pas atterri à la Minière par accident. C’est suite à des actes administratifs qui ont été pris. Et s’il y a de nouveaux actes administratifs, évidemment qu’on va se pilier à ses actes administratifs. Dans tous les cas de figure, la finalité pour nous, pour l’ensemble des journalistes guinéens et le souhait le plus ardent, c’est de construire un siège définitif pour la maison de presse de Guinée qui serait plus adéquate.
Vous n’êtes pas sans savoir, ici était une résistance privée. C’est vrai que c’est plus grand c’est plus spacieux mais ça ne répond pas à certaines normes. Je les répété à d’autres journalistes nous nous sommes que de passage, pas de façon définitive. Ceux qui avancent cette idée de définitive, cela ne nous pas été dit comme ça. Officiellement, il nous a été dit que nous avons la permission et l’autorisation de venir rester ici de façon provisoire – jusqu’à ce qu’une parcelle qui nous sera attribuée à Koloma, soit mise en valeur pour en faire une maison de la presse de la Guinée.
Le Courrier de Conakry : Que répondez-vous à la Presse Solidaire qui estime que la Maison de la presse ne doit pas siéger à la Minière ?
Ils (les membres de la presse solidaire) sont venus me voir, on a discuté longtemps dans mon bureau. Je leur ai expliqué que cette maison de presse de Kipé n’est que provisoire. On est là juste pour un temps en attendant la construction d’une nouvelle maison de la presse. C’est aussi clair que ça. Actuellement les responsables de la MDP sont en train de mener des démarches avec les autorités guinéennes pour finaliser l’octroi d’un terrain à Koloma pour bâtir la maison commune des journalistes. Au temps opportun vous serez tous informés.
Le Courrier de Conakry : Dites-nous après avoir eu ce local, quels sont les problèmes d’équipements que vous êtes confrontés ?
Cette demande a été portée au jour de la remise des clés par beaucoup de journalistes et associations professionnelles. Unanimement, tout le monde a demandé à ce que l’effort soit complété du côté des autorités qui nous ont fait l’honneur de nous attribuer provisoirement cette nouvelle maison de la presse à la Minière. Il faut un appuie pour que nous puissions nous débarrasser de ce que je peux qualifier de vieillerie. Parce que, depuis le lancement de la maison de la presse en juin 2010, il y a eu beaucoup d’efforts mais avec le déménagement de Coléah pour Kipé nous avons perdu beaucoup de nos matériels. Et maintenant qu’il s’agit de quitter Kipé pour venir ici malheureusement, on a perdu beaucoup de choses, à commencer par les chaises et les tables. Du côté des appareillages, on peut se montrer satisfait grâce à l’appui conséquent du système des Nations unies et du PNUD. Nous avons des appareillages, il n’y a pas de problème mais en ce qui concerne l’immobilier il y a franchement urgence pour qu’on puisse les remplacer. D’ailleurs nous avons entrepris bien avant le déménagement certaines démarches auprès des bailleurs de fonds pour pouvoir obtenir un financement pour pouvoir le faire dans les meilleurs délais. Même au niveau de la salle de conférence, il y a lieu de remplacer la sonorisation. Il y a des poignées de portes qui ont disparu des toilettes qui sont incomplètes. Il y a beaucoup de choses qui ont été malheureusement enlevées avant que nous ne prenons possession des lieux. L’idéal serait de les remplacer, les renouveler pour rendre la maison un peu plus adéquate.
Le Courrier de Conakry : Cette maison de la presse possède-t-elle un studio d’enregistrement ?
Il y a un studio qui existait qui nous rappelle de Coleah et qui pourrait être remis ici. Mais ça demande du travail, un travail de montage. L’habillage est déjà fait, il y a d’autre chose à faire. Cela nécessite aussi des fonds qu’il va falloir chercher pour mettre tout ça en état.
Le Courrier de Conakry : Avant de quitter Kipé, avez-vous des arriérés à payer ?
Nous ne devons aucun arriéré. Au contraire on a quitté avant terme qui devait arriver à la fin du mois d’avril ou mai, ça été payé nous ne devons aucun centime. Cependant nous avons certaines obligations contractuelles. A ce niveau aussi, nous attendons impatiemment la subvention pour pouvoir faire face à ces obligations contractuelles. Notamment la réfection de la peinture. Ça c’est dans les termes de location, lorsque vous arrivez quelque part vous concluez avec le propriétaire certaines obligations. Quand vous arrivez la peinture est neuve, il y a certaines choses qui sont en place. Et nous, nous avons dû cassez et reconstruire certaines choses du côté de Kipé. Par exemple : la salle de conférence de presse à l’origine n’était pas une salle de conférence. Alors à notre départ nous avons l’obligation de remettre en état originel. Mais, je crois qu’avec l’obtention prochaine de la subvention, on va faire face à ses obligations contractuelles.
Je vous remercie !
Propos recueillis par Ibrahima Bah pour le Courrier de Conakry