Dans un acte alarmant contre la liberté de la presse, dix journalistes ont été appréhendés alors qu’ils couvraient une manifestation pacifique ce lundi 16 octobre 2023 en faveur de la liberté de la presse et contre le blocage prolongé du site d’information Guinée Matin, qui dure depuis deux mois.

Les reporters, déployés sur le terrain pour documenter les événements et informer le public, ont été arrêtés et conduits de manière inattendue au tribunal de Kaloum à Conakry. Les autorités guinéennes ont accusé les journalistes de divers chefs d’inculpation, suscitant des inquiétudes quant à une atteinte sérieuse à la liberté d’expression dans le pays.

Ibrahima Foulamory Bah est l’une des victimes des exactions des forces de l’ordre.  Il a été sauvagement frappé et blessé par un policier qui voulait en finir avec lui.

Après cette violence atroce, le reporter du Courrier de Conakry s’est rendu ce mardi 17 octobre dans une clinique de la place pour faire des examens.

« C’est sur instruction de mon frère Nouhou Baldé, que je suis allé dans une clinique de Cosa. J’ai fait la radio sur les  trois parties de mon corps notamment au niveau de ma nuque et vers la partie située à ma gorge. C’est au niveau de la nuque que le médecin a détecté une fissure d’un des os. J’ai fait encore la radio des côtes. Mais il n’y a pas eu de problème à ce niveau… Mon frère Nouhou Baldé a acheté tous les produits de même que le colier qui servira d’immobiliser le cou. » a relaté la victime.

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D’après le rapport médical, Ibrahima Foulamory Bah a des os fissurés sur la nuque. Par conséquent, son cou est immobilisé pour 4 semaines.

En plus de son cou, M.Bah se plaigne d’autres douleurs.

Malgré la douleur et l’urgence médicale, sa détermination à documenter des événements et à défendre la liberté d’expression ne faiblit pas. Foulamory reste focalisé sur sa mission, affirmant que rien ne l’empêchera de faire son travail « je suis déterminé à fond. Je ne laisserai personne m’intimider dans mon travail, c’est hors de questions  » a-t-il martelé.

Les collègues journalistes et les défenseurs des droits de l’homme ont exprimé leur solidarité envers Foulamory, saluant son courage indomptable.

Fabien Offner, chercheur au bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du centre n’a pas tardé à réagir  « Nous appelons les autorités à garantir le droit à la liberté d’expression et à rétablir le droit de réunion pacifique. » a-t-il lancé.

Des appels à la justice et à la protection des journalistes couvrant des événements sensibles ont également émergé, soulignant l’importance cruciale de préserver la sécurité des reporters dans l’exercice de leurs fonctions.

Les autorités locales ont été interpellées pour enquêter sur les circonstances de l’incident et assurer la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur métier. Foulamory, en tant que symbole de la résistance pour la liberté d’expression, incarne l’esprit indomptable de la presse face à l’adversité.

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L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a vivement réagi à ces arrestations, appelant les autorités judiciaires à abandonner immédiatement les charges retenues contre les journalistes. RSF a également condamné les violences policières dont les reporters ont été victimes lors de leur détention, soulignant la nécessité de protéger la liberté de la presse en tant que pilier fondamental de la démocratie.

Le blocage persistant du site d’information Guinée Matin a suscité des préoccupations croissantes au sein de la communauté internationale. Les journalistes arrêtés ont joué un rôle crucial en attirant l’attention sur cette situation et en appelant à des actions concrètes pour garantir la libre circulation de l’information.

La communauté journalistique locale et internationale demeure mobilisée pour défendre la liberté de la presse en Guinée, exigeant la libération immédiate des journalistes arrêtés et la levée du blocage du site Guinée Matin.

Barry Diop

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