Comme attendu depuis la réélection d’Emmanuel Macron, il y a trois semaines, le Premier ministre Jean Castex a présenté la démission de son gouvernement, ce lundi 16 mai, au palais de l’Élysée à Paris. C’est Élisabeth Borne, ex-ministre du Travail, qui a été choisie dans la foulée par le président de la République pour prendre sa place à l’hôtel de Matignon, en attendant les législatives du mois de juin.

Fumée blanche à Matignon. Après trois semaines d’attente, de spéculations et de pronostics, le nom du premier chef de gouvernement du second mandat d’Emmanuel Macron est connu.
C’est Élisabeth Borne, ministre du Travail dans la dernière équipe démissionnaire de Jean Castex, âgée de 61 ans, qui a été choisie.
Mme Borne a été accueillie à 19 heures à l’hôtel de Matignon par son prédécesseur, qui l’a embrassée lors de son arrivée sur le perron. Elle a été chaleureusement accueillie par les personnels de Matignon regroupés dans la cour, avant de s’engouffrer dans son bureau avec M. Castex pour un échange.

Une femme issue de la gauche

Cette technicienne tenace, jugée loyale et travailleuse, connaissant bien ses dossiers, est perçue par le pouvoir comme ayant fait ses preuves au gouvernement pendant tout le premier quinquennat, des Transports au Travail en passant par l’Écologie. Outre l’avantage d’être une femme, elle présente également le mérite d’appartenir à l’aile gauche de la Macronie, un atout à l’heure où s’annoncent de nouvelles réformes sociales, à commencer par celle des retraites, avec le passage à 65 ans.

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Objectif, donc : rassurer l’aile gauche, et les électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron à la présidentielle dans cette famille, sans effrayer la droite, qui représente le socle électoral du chef de l’État. Mme Borne a été préférée à une autre personnalité, de droite : Catherine Vautrin, ex-ministre de Jacques Chirac, plus clivante et contre laquelle il y avait eu une levée de bouclier dans la majorité.

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Élisabeth Borne est la deuxième femme Première ministre de l’histoire en France après Édith Cresson, qui avait occupé le poste entre le 15 mai 1991 et le 2 avril 1992, sous François Mitterrand. Mme Borne, dont le nom avait été parmi les premiers à circuler, cochait le plus de cases dans le portrait-robot que le chef de l’État avait donné pour le poste : fibre sociale, productive, environnementale.

Pendant sa première campagne, en 2017, M. Macron avait émis le souhait de nommer une femme à Matignon, une attente forte dans l’opinion. « Techno » muée en politique, sa nouvelle Première ministre a acquis une solide expérience des rouages gouvernementaux, en plus d’avoir été préfète.

Emmanuel Macron a également choisi quelqu’un qui ne lui fera pas d’ombre, observe Valérie Gas, cheffe du service politique de RFI. Mme Borne est très discrète, au point que cela aurait pu être un handicap pour son ascension. Cela laisse penser que c’est lui, qui mènera la bataille des législatives.

Elle n’a pas de poids politique, et ce n’est pas une tribunitienne, ajoute Anthony Lattier, du service politique. Il ne s’agit pas d’une femme habituée au terrain, elle n’a pas d’ancrage politique local. Des handicaps, jugent certains, compte tenu des échéances politiques qui s’annoncent dès le mois de juin.

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