A Balizia, 15 km de Macenta, il est interdit de prendre la photo d’un bébé et celui de la mère. C’est la consigne donnée par le chef de famille.  Le village tout entier est mobilisé pour cause de baptême d’un enfant qui portera le nom d’une personne spéciale.

Mais il s’agit aussi de Sègbè Zoumanigui, une guérie d’Ebola  qui a perdu 22 membres de sa famille dont deux enfants qu’elle a porté.

Ancienne patiente du centre de traitement d’Ebola de Macenta, elle a été déclarée guérie d’Ebola il y a un peu plus d’un an.

Pendant son séjour au CTE de Macenta, elle a voulu mettre fin à ses jours. « J’avais perdu espoir. Je ne mangeais pas.je ne prenais pas mes médicaments. Je les jetais sous le lit. Je débranchais mes perfusions en l’absence des médecins. Je n’avais plus envie de vivre. J’aimais énormément mes deux enfants. J’ai fait couler mes veines pour me suicider. Ce jour, Akoi l’hygiéniste est venu à mon secours. Je ne le voyais pas bien. Mais je l’ai reconnu. Et chaque jour il était à mes côtés. Les conseils de ce jeune me réconfortaient. C’est pourquoi je lui donne le nom de mon fils » a indiqué Sègbè Guilavogui.

Le fils qu’elle a mis au monde  après sa guérison est baptisé Akoi Bilivogui. C’est le nom de l’hygiéniste qui est venu à son secours. Un signe de reconnaissance bien accueilli par l’hygiéniste.

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 « Elle m’a toujours appelé mon fils. Je suis fière d’être l’homonyme de ce garçon. La maman n’avait aucune envie de vivre à cause de ses enfants décédés. Je venais souvent auprès d’elle l’encourager à prendre ses médicaments. Je disais toujours qu’elle pouvait s’en sortir et faire d’autres enfants. Je suis ému. Elle souhaite que cet  enfant devienne médecin » a commenté Akoi  Gbilivogui, hygiéniste.

Sègbè Zoumanigui, a été infecté par le contact de son frère qui  a succombé. Les souvenirs sont encore présents.

« Il est difficile de raconter ma vie. Je suis malheureuse à cause d’Ebola. J’ai perdu 22 membres de ma famille et mes deux enfants. A cause de la rumeur mes enfants et moi avons été admis tard à l’hôpital au CTU de Macenta. Le lendemain même, mon fils est décédé et sa sœur a suivi » a-t-elle narré.

Aujourd’hui, Sègbè Zoumanigui est engagée dans sa communauté. Membre du comité de veille de son village, Sègbè Zoumanigui dit que c’est désormais une obligation pour elle de donner les conseils aux autres pour les protéger de la maladie à virus Ebola.

@IWMF

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