L’insécurité a pris de l’ampleur depuis des années en République de Guinée. Face à cette situation inquiétante, le Procureur de la République près du Tribunal de Première Instance de Dixinn, Sidy Souleymane Ndiaye a convié la Presse ce jeudi 15 mars 2018.
Au cours de cette rencontre avec les hommes de média au TPI de Dixinn, il a lu une déclaration de la Justice dans laquelle des jeunes proches d’un parti politique sont accusés d’utiliser des armes de guerres avec lesquelles ils sèment la terreur. Il a également saisi l’occasion pour annoncer l’ouverture d’une enquête sur différents meurtres enregistrés depuis le mois février dernier. Lisez…
: « Notre pays est en train de traverser des remous sociopolitiques qui ont fortement ébranlé la nation toute entière. Ces agissements, ont entrainé la commission de multiples infractions notamment : vols, violences et voies de faits, destructions de biens publics et privés, des atteintes à l’intégrité physiques (meurtres, assassinat, coups et blessures).
Dans sa mission régalienne d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, l’Etat, à travers ses structures appropriées (Police-Gendarmerie) a engagé des enquêtes dans but de rechercher et interpeller les suspects afin de les déférer devant la justice.
C’est dans ce cadre que le procureur de la république près le tribunal de Première instance de Dixinn a reçu plusieurs procès-verbaux dressés à la suite d’infractions commises lors des manifestations organisées dans son ressort, au nombre des quels
– RP n° 046 du 16 février 2018: affaire contre x pour meurtre de Kalidou BARRY (cabinet du juge Morlaye SOUMAH)
– RP n° 060 du 27 février 2018: affaire contre x pour meurtre de Boubacar Sidy DIALLO (cabinet juge Sékouba CONDE)
– Meurtre de Boubacar BARRY et Mamadou Baïlo DIALLO actuellement en cours d’enquête préliminaire à DIJ PM3
Il est important de rappeler que suivant procès-verbal du 22 février 2018 de la Brigade de Recherche de Matam, Boubacar DIALLO dit » Grenade » a été présenté au parquet de Dixinn à la suite d’un mandat d’arrêt décerné contre lui le 20 mai 2016 par un juge d’instruction pour tentative de meurtre, détention illégal d’arme de guerre et port illégal d’uniforme militaire.
L’intéressé faisait l’objet d’une information judiciaire depuis mai 2016
Les pièces à conviction versées au dossier de la procédure notamment les photos ressortent que Boubacar DIALLO détenait un arsenal d’armes de tout calibre et des munitions diverses.
Les images produites à la procédure montrent l’inculpé tantôt entrain de manier les armes, tantôt en compagnie de personnalités appartenant à une formation politique de la place et à une institution constitutionnelle.
Par ailleurs, il faut noter que le 19 mai 2016, à la suite de la tentative de meurtre sur la personne d’un gendarme, Boubacar DIALLO avait été grièvement blessé.
Après avoir reçu les premiers soins dans une clinique en Guinée, il est parvenu à quitter le Pays par l’aide et l’assistance de certaines personnes de sa formation politique.
Revenu en Guinée, sous une nouvelle identité, Boubacar DIALLO a été interpellé et déféré devant notre Parquet. Il a été présenté au juge d’instruction en charge de la procédure qui l’a régulièrement placé sous mandat de dépôt le 02 mars 2018.
Des renseignements reçus, il ressort que Boubacar DIALLO dit « Grenade » reconnait qu’au cours des manifestations certains individus disposent des projectiles et des armes à feu comme les PMAK et qui tirent dans la foule faisant ainsi des victimes aussi bien parmi les manifestants que dans les rangs des forces de l’ordre.
Plusieurs autres déclarations ont été faites par l’inculpé Boubacar DIALLO qui ne peuvent être actuellement révélées par respect du secret de l’instruction.
Il est regrettable de constater qu’un individu comme Boubacar DIALLO puisse avoir des rapports aussi étroits avec des personnalités comme le montrent les pièces à convictions versées au dossier.
Le procureur de la république que je suis, rassure l’opinion nationale que toutes les personnes impliquées de prêt ou de loin dans cette affaire seront poursuivies et jugées conformément à la loi », a-t-il promit.
Oumar M’Böh pour lecourrierdeconakry.com