La nuit du 17 au 18 décembre 2023 restera gravée dans les mémoires des Guinéens. L’explosion du principal dépôt d’hydrocarbures de Kaloum a détruit de nombreuses maisons, laissant près de 10 000 personnes dans la précarité. Aujourd’hui, en pleine saison des pluies, les sinistrés vivent un véritable cauchemar.
Selon le bilan officiel publié par le gouvernement, 24 personnes ont perdu la vie dans cette tragédie. Les rescapés, encore traumatisés, luttent pour survivre sous des abris d’infortune.
Fanta Sano, une mère de famille enceinte, lance un appel désespéré : « En cette période de grande pluie, nous vivons très difficilement. Nous n’avons pas de soutien. Quand il pleut, il est difficile de dormir avec nos enfants. Le gouvernement n’a pas levé un seul doigt pour nous aider à reconstruire nos maisons. »
Beaucoup ont dû installer des tentes pour se protéger des intempéries. « Nous espérons être indemnisés pour continuer les travaux. Nous ne voulons pas d’argent pour aller ailleurs, mais pour reconstruire nos maisons ici. Nous ne partirons jamais, sauf par la mort », insiste Fanta Sano.
Les sinistrés réclament une enquête judiciaire, une indemnisation et la restitution des dons reçus. Aboubacar Soumah, une autre victime, précise : « Nous demandons une enquête judiciaire avec l’assistance du Barreau de Guinée, une indemnisation et la restitution de tous les dons. Ces exigences ne coûtent rien à l’État. »
Les tentatives du gouvernement de reloger les sinistrés se sont avérées insuffisantes. « Certains ont reçu des avances pour trouver d’autres logements, mais les montants proposés sont dérisoires. Il est injuste de donner la même somme à un père de famille et à un célibataire », déplore Aboubacar Soumah.
L’appel des sinistrés de Kaloum est un cri de détresse. Ils espèrent que leur message sera entendu et que des mesures seront prises pour les aider à traverser cette saison des pluies dans des conditions dignes.
Ibrahima Foulamory Bah pour lecourrierdeconakry.com
LAISSER UN COMMENTAIRE AVEC Facebook