Les boulangers de kankan sont passés à la vitesse supérieure pour marquer leur ras le bosl. Depuis la soirée du jeudi 25 Mars, ils ont suspendu la production du pain.
Du quartier briqueterie en passant par ‘’l’energie’’, Missira et dalako et tant d’autres quartiers de la ville de Nabaya, il est difficile de voir une seule miche de pain.
Joint au telephone ce matin par notre redaction, le president de l’Association des boulangers de kankan Aly badra Traoré explique les raisons de cette penurie.
« L’augmentation du prix de la farine sur le marché national est à la base du manque de pain actuellement. Pour une première fois, nous avons informé les autorités locales. Aujourd’hui, cela fait cinq jours que nous n’avons pas de réponse ».
Le sac de farine qui était vendu à 180.000 francs guinéens se négocie de nos jours entre 340.000 et 350.000 francs sur le marché. Les boulanger de Kankan disent avoir rencontré les autorités en charge du commerce au niveau regional et pour leur dire ce qu’ils traversent comme difficultés.
« Aucune de nos revendications n’a été satisfaite jusqu’à ce jour ou je vous parle. Et au delà de ça la plupart des boulangers de kankan aujourd’hui sont endettés. Vu que les autorités du pays ne revoient pas le prix de la farine, nos fours resterons toujours fermés jusqu’à nouvel ordre ». A-t-il expliqué.
Cri de cœur des citoyens
Quant aux citoyens, il se disent inquiets car le pain reste un élément important dans l’alimentation.
« Ce que je peux dis aux boulangers de Kankan, c’est d’avoir pitié de nous en produisant le pain, sinon l’heure est grave pour nous. Je ne peux pas faire un à deux jours sans manger le pain, c’est devenu une habitude pour moi. Le matin c’est le pain le soir. Je mange le pain avant de me coucher, et même mes frères sont tous comme ça, même si je mange le riz mais je dois ajouter le pain pour sentir que j’ai mangé. Donc je demande au gouvernement guinéen de baisser les prix de sac de farine, et aux boulangers de reprendre les activités pour l’amour de Dieu » déclare Lancinè Condé, un client trouvé au four de la briqueterie.
Fanta Camara cliente venu chercher du pain au quartier M’ballia s’exprime également.
« Moi j’ai quitté à Missira pour venir chercher le pain à M’ballia ici parce que je suis une mère de famille. Mes enfants ont l’habitude de manger le pain a chaque matin avant d’aller à l’ecole, et en partant je mets des pains dans leurs sacs pour 10 h afin qu’ils puis manger pendant la récréation. Donc depuis hier il n’y avait pas de pain, donc c’est pourquoi ce matin j’ai été matinal pour venir ici. Cette crise va beaucoup jouer sur nous mais surtout sur nos enfants. En tant que mère de famille je demande au Président de la République de revoir la situation pour nous on ne voit plus le pain dans ces deux 2 jours » A-t-il expliqué.
Il faut retenir qu’aux dernières nouvelles une rencontre est prévue entre les responsables boulangers et les autorités locales pour sortir la population de cette situation.
Kokoly Joseph Kolié, Correspondant à Kankan