L’exploitation des enfants de la tranche d’âge de 10 à 15 ans est une pratique qui persiste dans la ville de Kankan. La Guinée est pourtant le 14ème pays au monde à ratifier cette convention, la Guinée peine toujours à faire valoir les droits de l’enfant.

Selon le syndicat des travailleurs domestiques de Guinée sur  200 victimes de travail forcé en Guinée, 80 enfants sont exploités ou se trouve en situation de servitude domestique.

Les multiples programmes de sensibilisations organisés par les ONG de défense des droits des enfants et autre organisation internationale n’ont pas suffi à éradiquer le  phénomène.

Face à la précarité ou parfois par méchanceté, certaines familles n’ont d’autre alternative que de monnayer l’énergie de leurs enfants.

Un malaise profond

Saran KakoroAu marché Lofèba de Kakan, des sachets d’eau glacée sur la tête, Karim Sidibé arpente coin et recoin de ce marché pour trouver des clients.  Karima a du arrêter l’école faute de soutien financier.

« Auparavant j’étudiais à l’école primaire de l’énergie. J’étais intelligent parce que j’étais toujours parmi les 8 premiers de ma classe »

En classe de CM1 Karim a perdu sa mère. La seule personne qui avait en charge sa scolarité en plus de sa nourriture et les autres soins. Le décès de sa mère change ainsi le cours de sa vie.

« Ma mère morte. J’étais déçu et il n’y avait personne ni mon père. Ainsi j’ai quitté l’école et  j’ai décidé de vendre de l’eau glacée comme mes autres amis pour ne pas voler. Mon père est pauvre, et c’est ma mère qui s’occupait des besoins de la famille. Je veux retourner à l’école mais je ne sais comment »

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Aly Traoré élève de la 6ème année à l’école primaire de Senkefarah,  profite des jours de repos pour vendre de l’eau avant retrouver le chemin de l’école lundi.

Candidat à l’entrée en 7ème  est obligé par sa mère de vendre des sorbets de bissap ou de l’eau au marché.

«  Je suis obligé de le faire. Ma maman me demande parfois si je ne vais pas à l’école. Malgré le fait que je sois  son enfant il m’arrive d’être trop énervé parce que je ne veux pas ; mais si je ne fais pas elle me frappe le soir ou elle refuse de me donner le riz à manger. J’ai bien l’intention d’étudier à 100% pour être un gouverneur ou ministre demain » témoigne Aly.

Saran Kakoro âgée de 13 ans, explique sa situation par le faite d’être dans une famille polygame. Sa mère n’étant plus à la maison, sa marâtre l’envoi au marché vendre de l’eau pour elle pendant que les autres enfants de la famille sont à l’école.

« Apres la vente, très tôt je me retourne à la maison pour venir laver les bols du repas et les habits du nouveau-né cela en présence de mon papa. Parfois, au marché, il arrive que des sachets d’eau tombent et se déchire. Ma marâtre crie et m’insulte. C’est pourquoi je traine souvent au marché » Raconte-t-il.

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Le département d’État américain a publié son rapport 2021 sur la traite des personnes cette semaine. Dans ce rapport, la Guinée est placée sur la liste de surveillance niveau 2.

La Guinée semble pourtant faire des efforts avec l’adoption d’un nouveau code de l’enfant appelé loi portant code de l’enfant en République de Guinée.

Kokoly Joseph Kolié, Correspondant à kankan

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