Un mois après la formation des ONG féminines, la coalition guinéenne ‘’Payez ce que consommez’’ a organisé le samedi 19 novembre à Conakry, le forum sur les droits des femmes dans les industries extractives. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la campagne mondiale qui consiste à inciter les femmes à s’intéresser davantage au secteur minier et autre.

Ledit forum, présidé par la vice-présidente du Conseil national de la transition, a connu la présence du représentant de la Banque mondiale, du ministère des Mines et celui de l’ANAFIC.

La rencontre a permis à la coalition nationale de présenter les résultats des activités sur le terrain, de présenter la synthèse des rapports d’études (évaluation genre du FODEL) et partage des revenus miniers. Les bénéficiaires de la récente formation ont également exposé sur les thématiques liés à la participation des femmes dans le secteur minier.

Dans son discours de circonstance, la vice-présidente du CNT a rendu un vibrant hommage à Dr. Diallo qui se bat pour la représentativité des femmes dans l’ITIE et leur participation effective dans le secteur minier. « Un homme qui est une personnalité sensible au genre ».

Après avoir demandé aux femmes de proposer des textes de lois, la vice-présidente du CNT a plaidé pour l’augmentation des pourcentages accordés aux femmes au niveau du FODEL. Elle sollicite ainsi l’appui des responsables de l’ANAFIC pour aller au-delà des 20%.

Pour sa part, le président de la coalition Payez ce que vous consommez, Alpha Abdoulaye Diallo, est revenu en détail sur les différentes activités réalisées par ladite coalition durant les derniers mois. A cet effet, il a mis un accent particulier sur la participation des femmes dans le secteur minier.

C’est dans ce même ordre d’idée que la coordinatrice du projet en question Hadja Aicha Bah renchérit au micro de notre reporter.

« Ce forum est le résultat d’un processus dont les activités ont commencé très longtemps. L’objectif c’est de pouvoir fédérer les ONG féminines et les amener à être avec nous dans la promotion du secteur extractif à cause du nombre de femmes qui est très bas et qui évolue dans ce secteur. Parce que généralement les femmes ne s’intéressent pas au secteur minier et à ces activités et quand nous ne le faisons pas avec toutes les ressources minières qu’on a et que la Guinée tire près de 27% de ce secteur et que 85% des exportations de ce pays vient du secteur minier avec toutes les ressources minières, on est plus d’un tiers de la bauxite mondiale. Il faudrait vraiment que nous mobilisions les autres organisations féminines qui ne sont pas avec nous et qui vont nous accompagner dans la promotion des droits des femmes dans le secteur minier », dit-elle avant d’évoquer la suite du projet.

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« Nous allons poursuivre la campagne. Il y a eu des recommandations et beaucoup de plaidoyers. Donc nous voulons vraiment que ce plaidoyer soit pris en compte. Nous voulons vraiment que les activités que nous voulons dérouler par rapport à ces plaidoyers et aux activités sur le terrain que nous soyons accompagnés par le ministère de la promotion de la femme par les bailleurs de fonds et par le ministère des mines et les autres partenaires ».

Quant au DGA de l’ANAFIC, Mohamed Sikhé Camara est largement revenu sur le statut et le fonctionnement de l’agence qui a changé de dimension depuis l’arrivée au pouvoir du Comité national de rassemblement et le développement (CNRD).

A cet effet, le DGA a rappelé les attributions de l’ANAFIC qui gère actuellement trois fonds. Il s’agit du Fonds National pour le développement local (FNDL), le Fonds de développement des communes de Conakry (FODECOM) et le Fonds de développement économique et local (FODEL).

Il a mis un accent particulier sur la gestion du FODEL qui est une des préoccupations majeures des femmes vivant dans les zones minières du pays. Dans ce fond issu des 0,5% des recettes minières, 20% sont accordés aux femmes de groupements économiques.

« A la suite de la mutualisation des fonds au sein de l’ANAFIC, nous n’avons pas réussi à intégrer de manière effective le FODEL dans le fonctionnement de l’ANAFIC, ça il faut le reconnaître. Parce que nous sommes en train de travailler sur un mécanisme unique de gestion de ces 3 fonds. » a révélé M. Camara.

Sur ce, M. Camara affirme : « Le FODEL se trouve réglementairement dans l’escarcelle de l’ANAFIC mais nous travaillons aujourd’hui pour opérationnaliser tout ça à partir de 2023, pour qu’il y ait du mécanisme comme le dit le texte, un mécanisme unique de gestion des fonds à destination des collectivités locales, c’est une innovation importante qu’il faut relever. «

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Malgré les difficultés liées à la mutualisation, le DGA de l’ANAFIC essaye de rassurer les acteurs de la société civile sur la bonne gestion et la répartition de façon transparente des 20% du FODEL accordés aux femmes de groupements économiques.

« Le travail pour lequel nous avons été investis, c’est de faire en sorte que le FODEL aille directement aux collectivités qui sont impactées. Certaines collectivités bénéficieront de ce double financement FNDL et FODEL, parce que c’est ainsi. Il y a le FNDL qui couvre l’ensemble des collectivités locales de la Guinée et il y a le FODEL qui ne concerne que les zones impactées. Notre rôle, c’est de faire en sorte que la catégorisation des pourcentages qui a été déterminée par la loi ne soit pas également bafouillée. Les 20% qui reviennent aux femmes et les 20% qui reviennent aux jeunes, que chacun puisse bénéficier sans porter atteinte aux intérêts. Cela sans favoriser une catégorie par rapport à une autre…Nous voulons ici rassurer que l’ANAFIC même dans sa configuration actuelle travaille dans le sens de l’inclusion sociale.  Pour rassurer ces belles dames, en ce qui concerne le FODEL, nous agissons dans l’intérêt de garder les pourcentages qui reviennent exclusivement à la gent féminine. « .

Pour clore ses propos, Mohamed Sikhé Camara souligne que la question du genre est l’une des préoccupations de l’ANAFIC qui incite les collectivités locales à inclure cet aspect dans leurs projets.

Pour sa part, le représentant de la banque mondiale annonce que l’institution a des projets en faveur de la promotion des droits des femmes.

Du côté des bénéficiaires, ce projet de la coalition guinéenne vient à point nommé. Puisque la récente formation a permis d’éveiller les consciences sur la marginalisation des femmes dans les collectivités locales.

Après ce renforcement de capacité, les participantes se sont engagées à œuvrer pour le droit des femmes, notamment celles qui vivent dans les zones minières.

Ibrahima Bah

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