Dorénavant il n’est plus exagéré de dire que notre pays sous cette transition connait un recule démocratique extraordinairement grave. Désormais il est un péché d’Israël que d’affirmer une opinion contraire à celle du pouvoir en place. La pensée unique qui semblait calfeutrée dans les poubelles de l’histoire est entrain d’être exhumée au grand dam de la démocratie et de l’Etat de droit. Politiques, acteurs de la société civile et désormais les médias sont tous dans l’œil du cyclone qui entend ravager tout le monde au passage pour faire asseoir sa tyrannie meurtrière sous nos tropiques.
Visiblement la mort douloureuse de notre frère feu Lounseny Camara en détention n’a pas servi de leçon à nos dirigeants qui continuent malgré nos multiples alertes d’avoir la gâchette facile lorsqu’il s’agit de conduire quelqu’un en prison.

Aujourd’hui les prisons du pays bondent de détenus d’opinion. Les erreurs du passé sont célébrées en fanfare sous le magistère du CNRD. Qui l’eut cru ! Honorable Saikou Yaya Barry de l’UFR, Ibrahim Diallo et mon frère et ami Oumar Sylla dit Foniké Menguè, tous deux du célébrissime FNDC, croupissent dans le cachot du désespoir maladroitement voulu et entretenu par les autorités en place. D’autres aujourd’hui sont sous le poids des menaces d’arrestation et/ou de harcèlements judiciaires. Toute chose qui dénote que notre transition a pris un virage irréversiblement dangereux vers la dictature. Dangereux non seulement pour le peuple martyr de Guinée mais aussi pour les tenants du système eux-mêmes. L’histoire est têtue, ne l’oublions pas.

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A l’évidence toute tyrannie s’implante dans les ruines de l’opinion contraire. La contradiction qui est l’essence même de la démocratie prend un coup et les medias en payent les frais au premier chef.

En témoigne ce que nous sommes entrain de vivre aujourd’hui. De toutes parts nos hommes de medias sont harcelés, s’ils ne se laissent pas soudoyer. L’existence même de la profession est entrain d’être remise en cause au jour le jour. Sinon comment comprendre qu’il soit fait pression à un média de refuser de donner la parole à tel ou tel invité ? Ne sont-ils pas responsables de leur propre programmation ? Ecoutez, le béaba c’est de rappeler que le medias ne sont tenus à aucune règle de conduite que celle édictée par la loi sur la liberté de presse dans notre pays. Cette loi aborde suffisamment les contours en lien avec l’éthique et la déontologie du métier de journaliste en Guinée. Faire pression sur un média relève de l’abus d’autorité qui ne doit en aucun cas être cautionné.

Au demeurant, faut-il rappeler aux uns et aux autres qu’il n’est désormais plus question d’accepter un tel recule dans notre pays. Ce coup de poignard qui est entrain d’être donné à la presse constitue un recule de plus de 20 années en arrière. Jamais nous n’accepterons que la presse nationale soit muselée par un pouvoir, fut-il démocratiquement élu. La responsabilité aujourd’hui de la communauté de la justice, des libertés et des droits humains est de se tenir débout pour dire stop à ce qui se passe en ce moment chez nous. Notre pays n’a pas besoin de se rabaisser de la sorte.

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Diabaty Doré , Président du RPR
et Vice-président de l’ANAD

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