Au quatrième jour du lancement de la SENACIP, l’Union des Radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI) a organisé une synergie citoyenne ce vendredi pour une large sensibilisation sur les concepts de civisme et de citoyenneté. 

Cette synergie symbolise l’implication des médias dans la réussite de la Semaine nationale de la Citoyenneté et de la paix -SENACIP- organisée par le ministre guinéen de l’Unité nationale et de la Citoyenneté. Plusieurs personnalités se sont succédées en multiplex pour marquer leur soutien à cette initiative citoyenne.

Le ministre Khalifa Gassama Diaby se montre déjà satisfait de la prise de conscience des citoyens.

« Le changement ne sera pas spontané »

« J’ai un sentiment de satisfaction. Mon premier constat sur le terrain est que l’ensemble de nos concitoyens ont fait une prise de conscience de la gravité de la situation par rapport à ce que chaque citoyen devrait apporter à sa Nation. Il faut que nos concitoyens comprennent qu’on ne peut pas vivre dans une société politique  tant que les règles de bonne vie sociopolitique, économique ne soient clarifiées ». 

Cependant, il reconnaît que ce n’est pas un travail facile mais un « travail sur l’esprit »

« Le changement ne sera pas spontané. Il faut qu’on fasse comprendre à nos concitoyens qu’il n’ya pas d’issue possible que de construire une société où l’ordre légal puisse être compris par tout le monde » dit Khalifa Gassama Diaby, qui invite les Guinéens à la culture du civisme.

« Ils sont les premiers gagnants dans une société civique sinon nous serons dans une situation où ce sera la loi du plus fort. et nous serons probablement les plus grandes victimes ».

« L’Etat doit vulgariser les textes de lois »

Invité à côté du ministre, le juriste Mohamed Camara indique: « L’idée de la citoyenneté suppose que les gens connaissent à la fois leurs droits mais aussi leurs devoirs. Mais le droit ne se diffuse pas de lui-même. Il faudrait qu’il y ait de bonnes volontés à commencer par l’Etat parce qu’il est fait une imposition à l’Etat (art20 de la Constitution). L’Etat doit vulgariser le contenu des textes de loi y compris en langues nationales. 

Ce juriste a  également plaidé pour l’augmentation du budget des ministères de la Justice et de l’Unité nationale et de la Citoyenneté avant de dénoncer la persistance de  la culture de l’incivisme en Guinée.

Le président du Conseil national des organisations de la société civile -Cnosc- a salué « le courage, l’audace, la responsabilité » du ministre Gassama « qui a osé poser la problématique sur l’un des problèmes de société des plus graves de la Guinée« .

Selon Dansa Kourouma, « il n’y a pas de petit acte pour exprimer son acte citoyen ». Et de poursuivre : « la Guinée est en phase d’une mutation sociale importante ».

Les leaders politiques n’ont pas été marginalisés dans ce multiplex organisé par l’URTELGUI. Patrice Camara, de la mouvance présidentielle et Mouctar Diallo de l’opposition républicaine, ont tous salué et remercié le ministre Diaby pour son initiative « lumineuse ».

Pour le premier,  « il vaut mieux tard que jamais » et le second d’ajouter que  « cette semaine doit permettre aux Guinéens de cerner cette notion fondamentale de citoyenneté qui est essentielle pour la paix« .

« La reconnaissance de la citoyenneté, c’est la reconnaissance de l’égalité des hommes et des femmes et de l’égalité de tout le monde devant la loi« .


Le Directeur exécutif de African Crisis Group a, pour sa part, défini le citoyen. « Etre citoyen c’est être libre. Ce n’est pas être sous mandat ou être esclave. C’est une conquête de très longue date qui est liée à l’évolution de l’Histoire de l’humanité.  Dans le contexte guinéen, il est important dans les écoles primaires, dans les familles, dans les lycées, dans les universités, qu’on enseigne les droits et les devoirs. La reconnaissance de la citoyenneté, c’est la reconnaissance de l’égalité des hommes et des femmes et de l’égalité de tout le monde devant la loi« , explique Dr Sékou Gourreissy Condé.

La présidente du Conseil Economique et Social, Hadja Rabiatou Sérah Diallo a, à son tour, félicité et promet  » [la] détermination et [le] soutien [du CES] sans relâche à cette initiative de citoyenneté dans ses efforts de promotion de valeurs de civisme et de paix. Nous sommes convaincus que sans civisme, il n’y a pas d’ordre. Le manque de civisme favorise l’anarchie alors qu’aucun pays ne peut se développer dans l’anarchie ».

De son côté, Dr Banno Barry, souligne que « la SENACIP est, pour lui, un message de premier pas qui s’adresse à tous les Guinéens pour dire que désormais la question de la citoyenneté va revenir au centre des préoccupations ».

 « Dans tous les pays, où il y a la citoyenneté, c’est le résultat d’une construction. C’est un effort à la fois en posant des actes mais aussi en posant des symboles« , dira-t-il.

Enfin, des correspondants de radios à  Kindia, Labé et N’Zérékoré ont évoqué la manière dont la SENACIP est célébrée dans leurs localités.

Amadou Kendessa Diallo & Amadou Touré

 

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