En séjour médical prolongé à l’hôpital national Ignace Deen, les opposants Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé, Abdoulaye Bah, Cherif Bah ont été placés vendredi soir en régime de liberté surveillée pour des raisons de santé.
La sortie de ces opposants de la maison centrale de Conakry a réjoui Me Salifou Béavogui : « Aujourd’hui c’est une réalité, quatre de nos clients qui étaient embastillés, qui étaient emprisonnés arbitrairement, détenus dans des poursuites que nous avons toujours qualifiées de farfelues et infondées ont été remis en liberté pour des raisons de santé. Ils sont libres, ils sont rentrés. »
Il soutient qu’un travail a été abattu par le collectif des avocats pour la libération de ces opposants : « Nous avocats, depuis leur interpellation, le collectif sans repos ni répit, s’est battu nuit et jour pour obtenir leur libération. »
Malgré cette semi-liberté accordée à ses clients, Me Béa affirme que le combat est loin de son épilogue : « Ce n’est pas fini. Et c’est loin de finir. Parce que vous n’êtes pas sans savoir qu’aujourd’hui, ici, Etienne Soropogui est en train de souffrir le martyr. Mamdy Onivogui est là. Ismael Condé est là. Oumar Sylla dit Foniké Mangué est là. Ils sont tous des prisonniers d’opinion. Certains diront des prisonniers politiques. Or nous n’avons pas besoin des prisonniers politiques dans notre pays actuellement. »
Ces quatre opposants sont libres, mais l’avocat demande un procès parce que, dit-il, ils sont dans le même dossier : « Nous attendons le procès, parce qu’ils sont tous dans le même dossier. Ils sont libérés avec condition, ne pas sortir de de Conakry, se présenter à toute réquisition. Aujourd’hui on souhaitait tout simplement, quand on a besoin d’eux, qu’on passe par leur avocat. Qu’on évite la méthode policière que nous connaissons. C’est-à-dire que filer un citoyen toute la journée le soir tomber sur lui. Donc ils sont libres quand on a besoin d’eux qu’ils passent par leurs avocats, qu’ils nous appellent. Nous, nous les ferons venir dans la manière la plus civilisée au lieu qu’on aille les rechercher dans les quartiers encore créer la terreur. »
Il rappelle également d’autres situations d’injustice auxquelles fait face l’UFDG :«Le siège et les bureaux de l’UFDG sont fermés. Le président de l’UFDG, son épouse, Honorable Fodé Oussou qui est malade qui devait être opéré, qui risque tomber dans la cécité, sont empêchés de sortir. Aucune décision ni judiciaire ni administrative, je n’ose même pas dire politique, ne leur a été notifiée. Nous avons saisi les juges qui qui se sont déclarés incompétents. Nous avons changé de stratégie, nous pensons que cette fois-ci ils font face à leur destin, face à l’histoire. »
Jeanne Laforestiere