Comme annoncé, la manifestation du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a eu lieu ce mercredi 17 août à Conakry et dans certaines villes de l’interieur du pays. Si dans l’ensemble cet appel du FNDC a été caractérisé par une ville morte à cause notamment de la mise en place d’un dispositif sécuritaire dans les zones à risque, il y a eu quand même par endroit quelques incidents.

Sur ce, la journée s’est terminée par la mort de deux jeunes dans la commune de Ratoma, il s’agit d’Ibrahima Baldé et Alpha Oumar Barry,  a  annoncé le FNDC. Selon le mouvement social, ces victimes ont été fauchées par balle. D’après les témoins, l’acte s’est produit pendant le passage du cortège du président de la transition Colonel Mamadi Doumbouya sur l’àxe Le Prince.

Le Courrier de Conakry vous propose ci-dessous le compte-rendu de la journée du FNDC avant la mort de ces deux jeunes.

SITUATION A 14 H 30 ‘ ⤵️

Malgré une mobilisation sans précédent de l’appareil répressif ordonnée et coordonnée par la nébuleuse CNRD, les Guinéens ont massivement répondu à l’appel à la manifestation pacifique et citoyenne lancé, ce mercredi 17 août, par le Front National pour la Défense de la Constitution ( FNDC).

En assumant ainsi leur devoir citoyen, les Guinéens continuent de dénoncer le déraillement de la transition, l’enlisement dans la tyrannie, les violations répétées des droits humains, la restriction des libertés publiques, les harcèlements des leaders sociaux et politiques, les assassinats de citoyens dont des mineurs entre autres.

En cette journée du 17 août, l’atmosphère est glauque. Il règne sur une grande partie du pays un climat de guerre avec une présence massive de militaires armés dans les rues, ce qui confirme l’échec de la nébuleuse CNRD : l’économie est complètement paralysée et les forces de répression, désemparées.

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Dans certaines localités du pays comme Kolaboui, Kankan, Siguiri, Macenta, N’Zérékoré et Kindia, les forces répressives ont imposé une atmosphère de terreur conduisant une grande partie de la population à privilégier la stratégie de la ville morte.

Dans le Grand Conakry, malgré la forte militarisation de la zone, les citoyens ont bravé les intimidations et les menaces pour rallier le rond-point de la Tannerie défini comme point de ralliement et de départ de la marche pacifique. Sur les lieux, la nébuleuse CNRD et son Gouvernement de transition ont déployé des policiers et des gendarmes appuyés par des civils afin de réprimer les militants et citoyens pro démocratie.

À Pita, le mot d’ordre de manifestation s’est transformé en une ville morte occasionnant une paralysie totale de la ville avec une circulation au minima.

À Dalaba, malgré l’impressionnant dispositif déployé par les forces mixtes composées de policiers, gendarmes et militaires perceptibles sur tous les coins de rue, les citoyens pro-démocratie tentent de se réunir pour rallier le point de regroupement.

Dans la ville carrefour Mamou, le mot d’ordre de manifestation lancé par le FNDC a pris l’allure d’une ville morte caractérisée par la fermeture des commerces, la paralysie de l’administration et des banques.

À Boké, la ville économique spéciale par excellence du pays, ne présente pas son visage habituel, car la ville est dans une morosité totale.

Dans la région de Labé, malgré le strict respect de la journée ville morte appelée par le FNDC/Labé avec une totale paralysie des activités économiques, nous regrettons les incursions des forces de défense et de sécurité dans les concessions des paisibles citoyens.

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Plusieurs mineurs ont été enlevés par la CMIS de Labé appuyée par des militaires lourdement armés. Ils ont été conduits au commissariat central de la ville. Ce sale boulot demandé par le gouverneur de région, le colonel Robert Soumah, est une provocation de trop pour les militants et citoyens pro démocratie de la ville de Labé. Nous exigeons la libération de toutes les personnes arbitrairement arrêtées, y compris les mineurs.

Le FNDC dénonce avec vigueur les arrestations arbitraires de mineurs dans les quartiers/domiciles et leur marchandage à des fins de libération. Cette pratique à laquelle se livre les FDS en toute impunité est inhumaine, malhonnête et honteuse. Elle est malheureusement devenue récurrente notamment dans la Commune de Ratoma.

Le FNDC exige du CNRD le respect de l’article 77 de la Charte de la transition prévoyant une fixation de la durée de la transition de concert avec les forces vives de la Nation, le respect des libertés civiles et politiques.

En accord avec le droit naturel à la résistance, le FNDC réitère son appel aux Forces de Défense et de Sécurité : désobéissez aux ordres qui font de vous des meurtriers. Accompagnez le combat pour la justice, la liberté et la démocratie. Notre combat doit être le vôtre parce que c’est notre avenir commun qui est confisqué.

Aujourd’hui, comme hier, à la force des baïonnettes, nous opposons la force de l’argument et demandons aux citoyens de ne pas abdiquer face à la terreur des prédateurs des libertés publiques et de la démocratie.

Conakry, le 17 août 2022

Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons !

Le comité d’organisation

#TransitionMandatMaara

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